mardi 28 décembre 2010

DEUX CHRONIQUES

En réponse à certains commentaires, vous trouverez ci-dessous deux chroniques que j'avais écrites lorsque j'étais chroniqueur au Quotidien. Elles traitent d'un mythe, largement partagé par plusieurs commentateurs, celui du Palestinien en tant qu'Opprimé par excellence et  d'une imposture, celle qui impose comme grille de lecture du conflit israélo-palestinien l'équivalence morale.
LE MYTHE DE L'OPPRIMÉ

À chaque fois que j’écris sur le conflit israélo-palestinien, je reçois toujours des courriels dont les auteurs m’enguirlandent furieusement, me reprochant d’oublier que les-Palestiniens-sont-un-peuple-opprimé, victime de la domination malveillante et perverse de l’État Hébreu. Cette ritournelle est bien connue. Elle est au cœur de la Machine de propagande palestinienne et elle est reprise en chœur par une large partie de la classe politique occidentale et du monde médiatique. L’affaire est donc entendue : si les Palestiniens sont pauvres et sous-développés, s’ils sont devenus les nouveaux Damnés de la Terre ( à la place du Prolétaire et du Colonisé ) englués dans l’assistanat international ( ils viennent de recevoir encore des milliards des pays occidentaux culpabilisés ), le responsable, le coupable est tout désigné, c’est le Juif.



D’ailleurs, le Juif-coupable-de-tous-les-malheurs-du-Monde, ce n’est pas une invention récente. Ça fait 2000 ans que les Juifs subissent pogroms, persécutions, brimades de toutes natures, expulsions collectives, meurtres de masse, finalement Holocauste, parce qu’ils sont désignés comme responsables des calamités et des fléaux qui se sont abattus sur tous les peuples de la Terre. Rendez-vous compte, il y a encore beaucoup de gens ( surtout les Musulmans ) qui sont convaincus que le Protocole des Sages de Sion --un faux fabriqué par la police secrète du Tsar au XIXe siècle, qui devait mettre en branle un vaste complot des Juifs pour dominer le Monde-- est un document authentique. Il y a également beaucoup de gens qui sont persuadés que le 11-septembre est le résultat d’une terrible conspiration judéo-américaine dans le but de justifier la guerre contre l’Islam. Le co-chef de Québec Solidaire, Amir Khadir, le croit et la comédienne oscarisée, Marion Cotillard, aussi, ce qui prouve que la race des idiots utiles et inutiles n’est pas près de l’extinction.



Il suffit pourtant d’un examen attentif des faits et des événements pour conclure que ce sont les Palestiniens eux-mêmes ( et surtout l’engeance extrémiste qui leur tient lieu d’élite dirigeante ) qui sont les responsables de leur état de misère et de sous-développement. Rien de mieux qu’une anecdote pour illustrer cette assertion. Lorsque Sharon a fait démanteler les « colonies juives de Gaza », il en est resté un vaste complexe de serres produisant des légumes. Les Palestiniens l’ont-ils remis en opération? Pas du tout! Ils l’ont saccagé! Le développement ne les intéresse pas, la sortie progressive de l’assistanat international ( qui dure depuis aussi longtemps que l’État d’Israël ) ne les intéresse pas non plus. Sinon, expliquez-moi pourquoi les Juifs rescapés de l’Holocauste et ceux expulsés des pays arabes ont-ils réussi, à force de travail et d’ingéniosité, à faire surgir du désert une économie moderne et diversifiée…et pas les Palestiniens? C’est qu’ils ont choisi de cultiver la haine du Juif et l’exécration d’Israël, et d’exporter le fanatisme et le terrorisme. Remarquable économie, n’est-ce pas, que celle de la Terreur! Et « l’occupation » des Territoires de même que la clôture de sécurité ne sont pas la cause ni le moteur de cette haine pathologique, elles en sont les effets et les conséquences. «L’occupation » résulte de quatre guerres d’agression contre Israël par les États arabes et la clôture est le seul moyen d’empêcher les attentats-suicides dans les bus et les restaurants.



La haine est là depuis toujours. Bien avant que les Juifs, de retour dans leur antique Patrie, furent autorisés à créer l’État d’Israël. Dans les années 30 et durant la 2e guerre mondiale, le Grand Mufti de Jérusalem copinait ouvertement avec Hitler et soutenait son programme d’extermination des Juifs. Une bonne idée selon lui! L’antisémitisme, ce cancer qui infecte tous les société arabo-musulmanes du Proche-Orient, n’est pas généralisé parce qu’Israël occupe la Judée et la Samarie, où parce que les Palestiniens sont pauvres et vivent sur « le BS de l’ONU », où encore parce qu’il y a dans plusieurs pays des contingents de réfugiés maintenus dans l’assistanat de façon permanente afin de provoquer et d’entretenir la compassion chez les occidentaux naïfs. Non, ce cancer est généralisé tout simplement parce qu’Israël EXISTE. « Israël, écrit Guy Millière, c’est le bouc émissaire qui permet d’éviter de se regarder dans un miroir. »



Israël n’a pas le choix, il doit se défendre avec force. Il est parfaitement légitimé de nettoyer Gaza et d’en extirper la racaille terroriste. Et il devrait verrouiller de nouveau la frontière avec l’Égypte. Et demeurer sourd au concert d’indignation des Pleureuses occidentales et des avaleurs de propagande palestinienne.



Jacques Brassard

L’IMPOSTURE DE L’ÉQUIVALENCE MORALE




Il est coutumier, en Occident, dans les médias, chez les universitaires s’affichant experts et dans la classe politique de pratiquer, à l’égard du conflit israélo-arabe, ce qu’on peut appeler l’imposture de l’équivalence morale. Concrètement, l’équivalence morale, cela signifie une culpabilité également partagée, une mauvaise foi également répartie, une intransigeance également intraitable. Vous voyez le topo : Israéliens et Palestiniens, tous dans le même sac. Ils sont tous fautifs, tous criminels, tous pleins de haine. C’est là, reconnaissez-le, une posture facile et combien rassurante puisque ça vous dispense de prendre parti. C’est cependant une attitude parfaitement odieuse et méprisable.



Évidemment, tout ce beau monde s’est félicité de la « providentielle élection d’Obama ». Le nouveau Président, on en était convaincu, allait offrir comme en cadeau la Paix au Moyen Orient. Voilà un optimisme qui confine à l’angélisme. Parce qu’aucune paix ne saurait surgir de l’équivalence morale. Or, le Président américain a justement fondé sa politique au Moyen Orient sur l’équivalence morale entre Juifs et Palestiniens. Les négociations sont donc intrinsèquement vouées à l’échec. Convenons toutefois que la pratique de l’équivalence morale n’est pas un phénomène récent. Il est sans cesse présent dans l’histoire. En 1938, à Munich, la France et l’Angleterre se sont déshonorées en mettant sur le même pied d’une part le régime nazi, raciste, totalitaire, militariste, fourbe et d’autre part, les États démocratiques. On sait fort bien ce qu’il advint : la Tchécoslovaquie fut avalée par le Reich et la Paix rata son rendez-vous.



Obama, lui, n’hésite pas, pour asseoir son équivalence morale, à dénaturer l’histoire en adhérant au mensonge arabe sur Israël. Pour les arabes, Israël est en quelque sorte le fruit de l’Holocauste. L’Occident, se sentant coupable du génocide de 6 millions de Juifs, aurait cherché l’apaisement de sa conscience en créant l’État d’Israël. Les Juifs n’auraient donc aucun droit sur la Terre d’Israël du point de vue légal, historique et moral. Obama, dans son discours du Caire (une inconvenante et fantaisiste louange de l’islam) légitime cette mystification comme, d’ailleurs, tous les antisionistes et antisémites occidentaux.



Pourtant, comme l’écrivait Caroline Glick, « la communauté internationale a reconnu les droits légaux, historiques et moraux du peuple Juif sur la Terre d’Israël bien avant que quiconque ait jamais entendu parler d’Adolphe Hitler. En 1922, la Société des Nations avait mandaté la « reconstruction » --et non la création -- du foyer national juif sur la Terre d’Israël dans ses frontières historiques sur les deux rives du Jourdain. »



L’autre volet de l’équivalence morale consiste à se focaliser, de façon quasi exclusive, sur la question des implantations juives en Judée Samarie (moins de 4% de ce qu’on appelle la Cisjordanie ) tout en occultant pudiquement le refus systématique, depuis 60 ans, des Palestiniens de reconnaître à Israël le droit à une existence légitime. Enfin, les adeptes de l’équivalence morale mettent sur le même pied d’une part, les actions et les opérations de défense d’une population agressée et, d’autre part, le terrorisme aveugle et barbare des phalanges islamistes. Pire encore, écrit Caroline Glick, « de façon odieuse et mensongère, Obama a allègrement comparé la manière dont Israël traite les Palestiniens à celle dont les esclavagistes blancs en Amérique traitaient leurs esclaves noirs. De façon plus ignoble encore, en utilisant le terme de « résistance », euphémisme arabe pour désigner le terrorisme palestinien, Obama a conféré à celui-ci la grandeur morale des révoltes des esclaves et du mouvement des droits civiques. »



Face à ce triste spectacle où l’on voit Hussein Obama accentuer les pressions sur Israël en exigeant des concessions irrecevables sans rien demander aux Palestiniens, quelle est, pensez-vous, la stratégie de Mahmoud Abbas, le chef du Fatah et président de l’Autorité Palestinienne? Ne pas bouger! Se mettre en attente! Ne rien donner. Se faire spectateur euphorique de la manoeuvre du Président américain installant Israël, comme l’écrit Guy Millière « en position de bouc émissaire, puis de victime expiatoire ». Inutile de vous dire qu’une telle politique est vouée dès le départ à l’échec, à moins que l’État hébreu soit devenu subitement suicidaire.



Ceux qui, tel Obama , adoptent la posture de l’équivalence morale dans le conflit israélo-palestinien sont convaincus de choisir la sagesse, la neutralité, l’équité. En fait, ils prennent parti pour les palestiniens et ils inversent les rôles, l’agressé devenant l’agresseur et vice versa. L’écrivain Pierre Jourde a sans doute raison d’écrire qu’au fond trop d’occidentaux perçoivent comme un scandale insupportable « une poignée de Juifs qui transforme un désert en pays prospère et démocratique au milieu d’un océan de dictatures arabes sanglantes, de misère, d’islamisme et de corruption ». C’est trop contraire à la réconfortante équivalence morale.



Jacques Brassard 





 

vendredi 24 décembre 2010

SUR ET AUTOUR DE L'AFFAIRE KHADIR

Je ne peux résister à l’envie, à la suite de bien d’autres, de commenter l’affaire Khadir.

Vous avez tous vu le député socialiste lanceur de godasses, Amir Khadir, en train d’écoeurer, sur le trottoir en face de son commerce, un marchand québécois de souche. Et il nous a dévoilé le motif qui inspirait son action : il faut boycotter les produits d’Israël. Et pourquoi donc faut-il cesser d’acheter les produits d’Israël? Retenez bien la réponse, elle est étonnante : c’est parce qu’Israël a mis en place un régime d’apartheid, similaire à celui de l’Afrique du Sud d’avant Mandela!

Le pire, c’est que beaucoup de scribes et d’intellectuels n’ont même pas entre’aperçu le côté démentiel et outrancier du motif invoqué. Il paraîtrait même que le radio-canadien Michel Labrecque aurait déclaré à Amir Khadir : « D’accord sur le principe, mais pas sur la méthode! » Autrement dit, il est vrai qu’il y a apartheid en Israël, mais pourquoi s’en prendre à un modeste commerçant? Même Mario Dumont, d’habitude plus combatif, n’a pas jugé bon de questionner le député socialiste sur la raison d’être du boycott.

Pourtant, il y a là un immense et un immonde mensonge venant tout droit du bataclan mythologique de la propagande islamo-palestinienne. Je rappelle, même si vous le savez déjà, que l’apartheid est un système raciste de ségrégation et de séparation d’un groupe social. Et il est évident pour quiconque n’est pas aveuglé par la haine des Juifs, qu’il n’y a pas en Israël la moindre présence d’un pareil système.

Il est quand même surprenant que l’on soit obligé de rappeler à bien des scribes et à toute la mouvance de gauche (inutilement, j’en conviens) qu’Israël est une démocratie exemplaire, la seule d’ailleurs dans tout le Proche et le Moyen Orient. Il n’y a pas si longtemps, on pouvait sans doute y ajouter le Liban, mais c’est chose du passé. Aujourd’hui, le Liban est inféodé au Hezbollah qui, comme chacun sait, est une milice de fanatiques islamistes chiites aux ordres de Téhéran.

Donc, Israël est la seule démocratie de toute cette immense région. Et les citoyens arabo-musulmans d’Israël (ils sont plus d’un million) jouissent des mêmes droits et des mêmes libertés que les citoyens juifs. Ils peuvent s’exprimer librement (la plupart du temps en critiquant Israël) et se faire élire à la Knesset. Ils peuvent gagner leur vie comme ils l’entendent et être propriétaires. Ils peuvent pratiquer leur religion sans entraves. Et ils peuvent avoir recours à un système judiciaire indépendant du pouvoir politique. Une vraie démocratie, quoi!

Il suffit donc d’un regard le moindrement objectif sur l’État d’Israël pour constater qu’il n’y a pas dans ce pays la plus petite trace d’un quelconque régime de ségrégation ou d’apartheid.

Affirmer le contraire comme le fait Amir Khadir, l’incarnation de la gauche «platoïde», c’est mentir effrontément, c’est faire preuve d’une répugnante malhonnêteté intellectuelle et c’est également être mû par une judéophobie malsaine (toute proche de l’antisémitisme, ce cancer millénaire de l’humanité).

C’est quand même renversant, personne ne lui a posé la question toute simple : pourquoi accusez-vous Israël d’apartheid? Quelles sont vos preuves? Il n’en a évidemment aucune!

Il s’en tire par une pirouette en invoquant Jimmy Carter, Desmond Tutu ou Noam Chomsky, tous des palestinophiles frénétiques et de judéophobes délirants.

Où alors, il change de sujet et s’apitoie sur le terrible sort des Palestiniens de Gaza et de Judée-Samarie, accusant Israël d’être responsable de leur misère et de leur enfermement. Il oublie un minuscule détail : les Israéliens ont quitté Gaza et la tyrannie obscurantiste que les habitants de Gaza subissent n’est pas celle de l’État hébreu, mais des barbus islamo-fascistes du Hamas. Et ce n’est guère mieux en Judée-Samarie ou le Fatah de Mamoud Abbas impose un régime corrompu jusqu’à la moelle, pétri de haine et de duplicité et qui, soit dit en passant, serait balayé par le Hamas s’il advenait que l’armée israélienne quitte les lieux.

Le comportement d’Amir Khadir, ami, complice et partenaire des communistes et des islamistes de tout poil, met en relief un paradoxe, partagé par toute le gauche occidentale.

Cette incohérence est la suivante :

Le seul État que l’engeance islamo-gauchiste accuse de violations des droits humains, de ségrégation, de violences disproportionnées et de fanatisme, c’est Israël! Et par le plus curieux des hasards, il appert qu’Israël est le seul État démocratique de toute la région, le seul État ou les droits et libertés fondamentaux sont consacrés et respectés, le seul état ou le pluralisme politique est en vigueur, le seul État ou les valeurs éthiques de l’Occident sont tenues en estime et enseignées. Trouvez l’erreur!

Et par le plus curieux des hasards, il appert également que cette engeance islamo-gauchiste est frappée par une cécité totale face aux multiples dictatures et régimes totalitaires du monde musulman qui piétinent les droits humains les plus fondamentaux, maintiennent leurs peuples dans l’asservissement à un islam archaïque et barbare qui macère dans la haine du Juif et de l’Occident (surtout les États-Unis, bien sûr!), cautionnent l’infériorisation et la domestication de la femme et ne bougent pas devant la persécution des communautés chrétiennes minoritaires.

D’ailleurs, avez-vous déjà entendu le député du Plateau condamner sévèrement les violations systématiques des droits humains, la répression brutale de la moindre opposition, les éruptions de haine à l’égard des judéo-croisés qui sont monnaie courante dans les États musulmans? Jamais! A-t-il déjà condamné la volonté, maintes fois exprimée, du despote de Téhéran d’anéantir l’État Hébreu? Jamais! Au contraire, il est le compagnon de route des organisations terroristes, telles le Hamas et le Hezbollah, avec qui il manifeste régulièrement.

En fait, si vous voulez observer une forme d’apartheid dans le monde actuel, vous n’avez qu’à jeter un coup d’œil sur le sort et le statut des «réfugiés» palestiniens qui ont quitté le territoire israélien en 1948, obéissant ainsi aux injonctions des dirigeants des pays musulmans environnants, le temps de permettre à leurs armées de liquider l’État naissant d’Israël et de «jeter à la mer» les «sales Juifs».

Mais comme les armées de ces pays (Égypte, Syrie, Jordanie, Irak) ont subi une cuisante défaite (d’autres suivront en 1967 et en 1973), les réfugiés palestiniens ont alors été parqués dans des camps qui sont devenus permanents. Et surtout, contrairement à ce qui se passait partout dans le monde, le statut de réfugié palestinien est devenu, par la grâce de l’ONU, transmissible de génération en génération. Ils étaient 900,000 au départ, ils sont maintenant plusieurs millions qui n’ont jamais été intégrés à la société d’accueil et qui sont privés de tous les droits de citoyens.

Si Amir Khadir et ses amis communistes de même que tous les boycotteurs syndicaux, veulent vraiment combattre un apartheid réel, ils devraient aller manifester devant les ambassades des États musulmans (tels le Liban et la Jordanie) qui pratiquent, à des fins politico-idéologiques (il faut bien entretenir le mythe de la «nation palestinienne» et soutenir l’absurde «droit au retour» de tous les «réfugiés»), une ségrégation systématique à l’égard des «réfugiés» palestiniens sur leurs territoires.

La petite mascarade d’Amir Khadir suscite par ailleurs deux questions.

La première pourrait se formuler ainsi :

Pourquoi s’attaquer à un modeste commerçant québécois de souche qui ose vendre des godillots israéliens? Parce que, sinon, il lui faudrait s’attaquer aux grandes surfaces (Wall Mart, Future Shop, par exemple), surtout celles où l’on vend des produits de haute technologie, particulièrement dans les domaines de l’informatique et de la téléphonie. L’économie d’Israël étant une économie très performante dans les secteurs de pointe, on voit mal cependant le député socialiste de Québec Solidaire renoncer à son ordinateur, à la clé USB ou à sa boîte vocale, pour régresser à l’époque de la machine à écrire. Alors, courageusement, on choisit d’emmerder un humble contribuable de son quartier. Quel déconnage exemplaire!

L’autre question est la suivante :

Comment se fait-il que, parmi les centaines de pays à travers le monde, dont un fort contingent est constitué de dictatures, de tyrannies, de régimes totalitaires, de fausses démocraties, qui oppriment leurs peuples, persécutent et massacrent les chrétiens, foulent aux pieds les droits humains les plus fondamentaux, lapident les femmes adultères, pendent les homosexuels, tuent les musulmans qui se convertissent à une autre religion, soutiennent le terrorisme, comment se fait-il que le seul pays qui doive subir anathèmes et malédictions, mise en quarantaine et boycott, détestation et ressentiment, soit le seul État juif de la Planète? La voilà, la vraie question!

Et elle contient la réponse : c’est parce que, justement, c’est un État juif! Ce boycott n’est, au fond, que la manifestation, parmi tant d’autres, de l’antisionisme et de la judéophobie qui gangrènent toute la gauche occidentale, tout le gratin intellectuel et une grande partie des scribes de nos médias. Même Jean-François Lisée, figure de proue de la gauche efficace, considère somme toute que ceux qui accusent Israël d’apartheid sont des «personnes raisonnables»! !!

En réalité, l’antisémitisme et l’antisionisme prennent très souvent une forme plus subtile chez les élites occidentales. Plutôt que l’expression brutale et fortement antisémite, qui domine dans le monde musulman, de la négation pure et simple du droit à l’existence de l’État d’Israël (se référer à l’intention proclamée de la mollahcratie, du Hezbollah, du Hamas, du Fatah, d’Al Quaida, d’anéantir l’État hébreu), en Occident, on ne va pas jusqu’à nier la légitimité de l’État d’Israël, mais toutes les actions ayant pour fins d’assurer l’existence même d’Israël et de défendre la vie et les droits de ses citoyens, sont toujours systématiquement désapprouvées.

Elles sont toujours disproportionnées. Elles violent toujours le droit international. À croire que le droit international a été conçu et élaboré spécifiquement pour discréditer toutes les actions d’Israël. Quoiqu’il fasse, il a toujours tort. Il est coupable par nature.

Il construit une clôture de sécurité pour se protéger des attentats meurtriers contre les civils. Coupable!

Il riposte à la pluie de roquettes qui lui tombe dessus. Coupable!

Il ose considérer Jérusalem comme la Ville Sainte millénaire des Juifs. Coupable!

Il établit un blocus maritime pour empêcher l’entrée d’armes dans la bande de Gazas. Coupable!

Il est réticent à accorder des concessions exigées par Obama parce que l’Autorité Palestinienne refuse toujours de reconnaître l’État d’Israël comme préalable à des négociations. Coupable! Coupable!

«Toutes ces accusations, écrit Pierre-André Taguieff, un expert en matière d’antisémitisme et de judéophobie, convergent vers une conclusion qu’on peut ainsi formuler : le peuple juif est un intrus dans le genre humain. Dans le vieil antisémitisme, les Juifs faisaient figure d’intrus dans les nations européennes, de peuple en trop venu d’Orient, sans territoire, au sein de l’Occident chrétien. Amalgamés avec les Occidentaux, ils sont désormais traités comme des intrus au Moyen-Orient et, plus largement, dans la société mondiale. Doublement diabolisés en tant que «sionistes» et Occidentaux, ils sont rejetés comme le peuple en trop par excellence – ce que traduit la rumeur qu’Israël serait un État en trop. Un État-monstre, le seul à être supposé tel. Telle est la nouvelle matière symbolique exploitée depuis près d’un demi-siècle par les ennemis, déclarés ou non, des Juifs.»

L’affaire Khadir est une bien petite affaire, mais elle demeure représentative, malgré sa petitesse, de l’idéologie dominante au sein de la gauche et des élites intellectuelle et médiatique en Occident. Idéologie caractérisée par la haine de soi, c’est-à-dire le rejet de la civilisation occidentale perçue comme impérialiste, colonialiste, raciste et dont il faut combattre cet avatar ignoble qu’est l’alliance américano-sioniste visant à dominer le monde. Il est donc impérieux, selon cette vision idéologique, de faire repentance d’être un occidental oppresseur en se portant à la défense des opprimés du monde entier, la figure mythique de l’opprimé par excellence étant le Palestinien.

Khadir lance des godasses sur un poster de Bush et il prêche le boycott des godasses israéliennes. C’est la conjugaison de la haine de l’Amérique et de la haine du Juif. Khadir est un milicien dans la guerre contre l’axe américano-sioniste.

Demain, c’est Noël. C’est la fête de la Nativité. C’est la célébration de la naissance d’un Juif de la lignée de David.

J’en profite donc pour exprimer mon ferme soutien à l’État d’Israël et ma profonde amitié au peuple Juif.

Israël est un bastion avancé de l’Occident en terre ennemie.

Son combat est le nôtre. Il devrait l’être en tout cas. Car pour nous, judéo-chrétiens d’Occident, les Juifs sont, pour reprendre l’expression admirable de Jean-Paul II, nos «frères ainés bien-aimés».

Jacques Brassard

mercredi 15 décembre 2010

LA GRAND-MESSE DE CANCUN

Contrairement à la Foire de Marchands de Tapis de Copenhague, la grand-messe de Cancun s’est déroulée dans une relative discrétion sur le plan médiatique. Il faut dire que dans la capitale danoise, les attentes étaient élevées. Les chefs d’État occidentaux et les chamans écolos se voyaient déjà décerner le titre de Sauveurs de la Planète. Malheureusement pour la fine fleur de la verdoyance, le rendez-vous de Copenhague tourna à la foire d’empoigne et fut une déconfiture magistrale. Je m’en suis réjoui avec délectation.

Il convient de se rappeler l’objectif de ces grandes liturgies de palabres et de maquignonnage : concocter un nouveau traité qui succéderait à l’accord de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005. Ce dernier prévoyait une réduction des émissions des gaz à effet de serre (surtout le CO2) résultant des activités humaines. Il n’était contraignant que pour les pays développés, à l’exception des États-Unis qui ne l’ont jamais ratifié (ayant été rejeté par le Sénat du temps de Clinton et de Gore).

Et malgré le pétage de bretelles des politiciens, d’ici et d’ailleurs, le protocole de Kyoto, si l’on adopte le point de vue de ceux qui pensent que les émissions de CO2 par les humains constitue une répugnante abomination (ce qui n’est pas mon cas, vous le savez!), fut un échec lamentable. En ce sens que, dans tous les pays, les émissions de CO2 n’ont jamais cessé de s’accroître. En fait, de 1990 à 2009, elles ont augmenté de 39%.

Ce qui était prévisible dès le départ pour quiconque n’était pas aveuglé par l’idéologie carbocentriste. Les 38 pays développés (37 l’ayant ratifié) et les 146 qui n’étaient assujettis à aucune obligation, n’ont pas arrêté leur développement. Ils ont poursuivi leur croissance en vue d’atteindre une plus grande prospérité. Quoi de plus normal!

On se retrouvait dans une étrange situation où régnaient l’hypocrisie et la mauvaise foi. La classe politique faisait semblant d’appliquer le Protocole de Kyoto mais, en réalité, et même si elle gaspillait des milliards, elle en était incapable. Car, pour ce faire, elle aurait dû stopper le développement et la croissance économiques. Et comme elle n’avait quand même pas le goût du suicide…

Et voilà toute cette faune écolo-politique qui se rassemble de nouveau, cette fois-ci au bord de la plage de Cancun, au Mexique.

« Constatons d’abord, note Jean-Michel Bélouve (sur le blogue Objectif-Liberté), qu’à aucun moment, on a parlé de l’état de la science au cours de la conférence.» Pourtant, Dieu sait que la science climatique a connu ces dernières années des remises en cause majeures et des ébranlements fondamentaux. Le dogme du réchauffement anthropique se disloque. Le lien qu’on croyait causal entre les émissions de CO2 d’origine humaine (qui ne constituent pourtant qu’à peine 5% du total) et la température s’est déglingué. Ce n’est plus qu’une simple corrélation…intermittente. Le taux de CO2 continue d’augmenter alors que la température globale a cessé de croître depuis 1998.

Évidemment, si, à Cancun, on avait le point sur la science, il aurait fallu revenir sur le Climategate, donc rappeler les manœuvres des pontifes du GIEC pour camoufler l’arrêt du réchauffement et le début d’une période plus froide. Il aurait fallu aussi revoir toutes les incertitudes climatiques mises en évidences par diverses académies et qui ont pour effet de fissurer le dogme central. Enfin, il aurait fallu se pencher sérieusement sur la théorie voulant que les cycles solaires influencent de façon déterminante le climat de la Planète.

Donc, pas un mot sur la science à Cancun! Avant d’adopter un Kyoto II, il me semble qu’il aurait été requis de s’assurer de la solidité des fondements scientifiques du prochain traité. Pas du tout! Circulez, y a rien à voir! Trop dangereux pour l’orthodoxie réchauffiste!

Heureusement, certains pays ont jugé bon de se rebrancher sur le Principe de Réalité. C’est le Japon d’abord qui a osé dire que le Roi était nu en annonçant tout de go qu’il va se retirer du processus quand le Protocole de Kyoto arrivera à son terme (soit 2012). Le Canada a suivi (vive le Canada!). Puis la Russie et l’Australie.

Quand j’évoque le principe de réalité, je veux dire ceci : aucun pays n’étant parvenu à respecter Kyoto I, comment réussirait-on à appliquer Kyoto II? Le Canada, qui devait réduire ses émissions de CO2 de 6% les a augmentées de 33%. Le Japon, lui, de 18%. Et l’Australie de 39%. Ces pays n’ont pas voulu continuer de faire semblant. Et ils ont refusé de conclure un nouvel accord qu’ils savaient ne pas pouvoir respecter. Merveilleux! Enfin, un peu de droiture et d’honnêteté dans ce carnaval de la manigance et de l’imposture!

Mais il fallait bien sauver la face. Il fallait à tout prix faire mine d’avancer. Alors, comme à Copenhague, on s’est empressé de parapher un papier et on s’est congratulé en feignant l’enthousiasme.

D’abord, on se donne rendez-vous à Durban, en Afrique du Sud, pour poursuivre…la parlote. Donc, l’an prochain, nos politiciens et nos écolos vont continuer leur périple autour du monde…au frais du contribuable! Après tout, les Sauveurs de la Planète ont bien droit, eux aussi, à leurs vacances annuelles.

Mais il n’y a pas, chers contribuables, que pour financer les pérégrinations planétaires de la prélature écolo-politique que vos impôts sont et seront utilisés. Ils serviront aussi à alimenter un «Fond vert pour le climat» afin de financer des projets et des programmes mis en œuvre par les pays en développement. Combien? Ce fond devrait atteindre 100 milliards de dollars par année à partir de 2020! Quand on sait comment l’ONU a géré le programme Pétrole contre Nourriture en Irak (Saddam Hussein ayant implanté au cœur du programme onusien un généreux programme… de corruption et de pots de vin), on peut déjà s’inquiéter sur la façon dont seront dépensées ces sommes colossales dans des pays où les détournements de fonds et les trafics d’influence sont des pratiques plus ou moins généralisés.

Et comment va-t-on, selon vous, financer notre contribution à ce Fond Vert onusien (je parle du Canada) de plusieurs milliards par année? Par de nouvelles taxes, parbleu! Des taxes vertes, assurément! Il y a là pour nous, à court terme, un sérieux risque d’alourdissement de notre fardeau fiscal.

Et le Québec, toujours en avance quand il s’agit de plumer le contribuable, a déjà annoncé la mise sur pied d’un comité pour aider le gouvernement (dirigé par un Premier Ministre reconnu pour son leadership …par un État australien! Mais répudié massivement par les Québécois) à concevoir un plan d’action sur les changements climatiques. Et il va de soi que le gourou Guilbeault siège sur le comité. Et vous savez tous que ce chouchou de Radio-Canada et du Devoir est un ardent prosélyte de la taxe verte. Je vous aurai prévenu, chers moutons contribuables, on s’apprête à vous tondre encore davantage!

Et si au moins ce fond vert servait à s’attaquer efficacement à d’énormes problèmes bien réels. Comme, par exemple, la pénurie d’eau potable qui affecte des milliards d’êtres humains dans le monde. Ou encore les véritables et très sérieux problèmes de pollution qui— alors qu’en Occident on constate depuis plus d’une vingtaine d’années des progrès considérables en ce domaine— ne cessent de s’amplifier dans les pays émergents et en développement. Prenons les cas de l’Inde et de la Chine : ces pays en pleine croissance trouvent plutôt absurde que les politiciens et écolos occidentaux se scandalisent et soient horrifiés par la hausse de leurs émissions de CO2 alors qu’ils doivent faire face à diverses pollutions extrêmement néfastes de l’air et de l’eau mettant en péril la santé et la qualité de vie de leurs habitants.

« Mais ces politiciens, écrit JM Bélouve, prisonniers de leurs contradictions et de leurs erreurs stratégiques, pilotent un bateau qu’ils ne savent plus manœuvrer. Tout se ligue contre eux : la déferlante des dettes, le ballet des requins d’affaires, le climat qui ne se plie pas à leurs prévisions…Et dans ce bateau à la dérive, ils emportent l’humanité. Tous ces éléments contraires ont été déchaînés par leurs errements, leur comportement partisan, leur corruption peut-être. La politique climatique n’est qu’une facette de leur impéritie, et la façon dont ils gaspillent un temps précieux dans des tractations stériles, sans jamais prendre les décisions fortes qui s’imposent face aux constats d’échecs successifs, pourtant évidents, démontre bien leur incapacité. Faut-il sauver l’humanité des affres du climat, ou de l’absurdité de la politique? » On ne peut pas si bien dire!

Il faut tout de même se réjouir du fiasco de Cancun.

Il convient aussi de féliciter les quelques chefs d’État qui ont enfin pris leurs distances avec le catéchisme de la caste du GIEC et qui sont entrés en résistance face à l’hystérie carbonique qui sévit depuis trop d’années au sein de la classe politique occidentale. C’est d’ailleurs ce sursaut de courage et de lucidité qui a rendu possible le flop de Cancun.

Et parmi ce noyau de chefs d’État, il y avait le Premier Ministre du Canada, M. Stephen Harper. J’ose le féliciter, même si j’entends déjà les injures des écolo-gauchistes à mon égard.

M. Harper a bien manœuvré. Je pense qu’il est plutôt sceptique en matière de climat. Mais plutôt que d’exprimer ses doutes, il a choisi de prendre au mot les réchauffistes. Son argument était le suivant : s’il est vrai que c’est l’être humain qui cause le réchauffement, il est alors primordial que tous les pays (y compris les États-Unis et les pays émergents) soient soumis à des contraintes précises, donc chiffrées, en matière d’émissions de CO2. Sinon, comme on a pu le voir avec le Protocole de Kyoto, ça ne sert strictement à rien de conclure et de ratifier un nouveau traité. Logique, non?

Donc, à l’approche de Noël (qu’est-ce que je viens d’écrire? Noël! Quel misérable judéo-chrétien je suis!) Je félicite M. Harper… pour son beau programme!

Jacques Brassard

lundi 6 décembre 2010

COCASSERIES

Cocasserie 1

Avez-vous regardé le vidéoclip des zartistes québécois exigeant un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des gaz de shale? Non? Dépêchez-vous d’aller visionner ce petit chef-d’œuvre de suffisance bouffonne!

Ils sont une douzaine de zartistes, dont les imparables écolo-gauchistes Roy Dupuis et Luc Picard, qui nous apostrophent d’entrée de jeu, nous, les citoyens comateux irresponsables, par un «Wow» tonitruant. «Wow! Wow! Wow!» répètent-ils avec une ferveur chargée d’angoisse. Je l’avoue, impossible de continuer de sommeiller quand de jolies actrices vous crient : «Wow!» Et comme si ce wow sonore n’était pas assez riche de sens, de contenu, de densité, ils en rajoutent en vous interpellant vigoureusement : « Un instant! Un instant! Un instant! » Quelle substance! J’ai été tellement bouleversé que j’ai eu peur de la suite. Et la suite fut épeurante.

Et la suite c’est : « A-t-on vraiment besoin de ça? » Ayoye! Ça, ça cogne! En québécois, ça donne : « On a-tu vraiment besoin de ça? » Vous connaissez la réponse, citoyens inconscients? Bien sûr que non! La réponse, je vous le donne en mille, c’est : on n’a pas besoin de ça!

Le «ça», c’est le gaz de shale. Mais c’est aussi les barrages (comme celui de la Romaine), la forêt boréale, les mines et le pétrole du golfe…Vous avez compris que ces zartistes sont des adulateurs de Gaïa, la Mère Nature qu’il ne faut ni salir ni violenter.

Dans leur vidéo, la nature vierge est représentée par un verre d’eau limpide qui est tout à coup contaminée par des gouttes de pétrole qui tombent dedans. C’est très songé, n’est-ce pas? Sauf qu’on ne voit vraiment pas ce que le pétrole vient faire dans tout ça…puisqu’il s’agit de gaz! Pas du liquide! Pas du solide! Du gaz! La métaphore est nulle et débile!

Ce vidéoclip cabotin et prétentieux est vraiment d’une vacuité prodigieuse et abyssale. Il est de plus malhonnêtement catastrophiste. Faut-il le répéter, les technologies d’extraction permettent d’assurer la protection de la nappe phréatique (qui, soit dit en passant est davantage menacée par les activités agricoles) et de recycler les eaux usées.

Il saute aux yeux que le vidéoclip des zartistes, aussi insignifiant et aussi loufoque soit –il, ne fait que symboliser la résistance irrationnelle au développement économique.

Pour faire plaisir aux zartistes, il faudrait freiner et même stopper le développement de l’économie et entrer en communion mystique avec la Nature. Il faut renoncer à la croissance, tellement vulgaire, pour tomber en extase dans le giron de Gaïa!

Ils devraient pourtant savoir que leurs cachets proviennent pour l’essentiel de nos impôts et que cette translation de fonds publics de l’État vers leurs goussets ne peut être que négativement affectée par une économie en panne et en décroissance.

Disons-le sans détour, leur oeuvrette est une nullité. Et le moratoire réclamé n’est qu’une manigance pour geler la création de richesse sous le prétexte que les technologies ne sont ni éprouvées, ni fiables. C’est un faux prétexte. Un gouvernement le moindrement alerte est en mesure, en très peu de temps, d’adopter un encadrement réglementaire adéquat et un régime de redevances tenant compte des propriétaires fonciers concernés.

Il faut cesser d’avoir peur d’avoir peur et que les zartistes renoncent à vouloir nous convertir à leur néo-paganisme naturiste.

Cocasserie 2

Ces temps-ci, une cocasserie n’attend pas l’autre! L’autre, en l’occurrence, c’est le communiqué de presse annonçant la création de l’Alternative Sociale dont l’objectif est d’organiser la résistance au spectre menaçant de la Droite qui étend ses ailes monstrueuses sur le Québec tout entier. Tremblez! Bonnes gens! La Bête immonde de la Droite s’apprête à vous dévorer!

Je vous le dis, le communiqué est proprement hilarant. En voici quelques exemples.

« L’Alliance s’inquiète d’assister, peut-on y lire, depuis plusieurs années au Québec, à l’expression d’une pensée dominante qui a pour fétiche le désengagement de l’État…» C’est d’une drôlerie à se prendre les côtes! Vous avez bien lu : la droite serait au Québec…la « pensée dominante »!!! Nom d’un calumet! Ça fait quarante ans que, chez nous et ailleurs, la Gauche domine outrageusement et que les corporatismes syndicaux font la pluie et le beau temps en étant des forces de nuisance implacables, et voilà que l’apparition, sur la place publique, d’une pensée de droite articulée et crédible les effarouche tellement qu’ils lancent un appel à la mobilisation générale. Se pourrait-il que la gauche appréhende que l’analyse de la situation faite par la droite et les remèdes qui en découlent trouvent de plus en plus preneur chez les citoyens désemparés?

Les caciques syndicaux sentent peut-être un peu trop le tapis leur glisser sous les pieds. Et ils réagissent par la démesure et la fébrilité. On grossit toujours ce qui nous effraie!

Ce n’est pas tout. Le meilleur est à venir.

« La nouvelle alliance s’insurge également contre le portrait pessimiste et déformé voulant que le Québec vive au-dessus de ses moyens, qu’il ne soit pas suffisamment riche et qu’il soit trop endetté pour continuer à se payer les services publics actuels et des programmes sociaux plus étendus.»

En lisant cela, on ne peut que diagnostiquer un cas de schizophrénie avancée. Plus déconnecté que ça de la réalité, c’est le coma profond! Rendez-vous compte! C’est être pessimiste que de dire que nous vivons au-dessus de nos moyens. Ben voyons! Ça fait juste quarante ans que les gouvernements successifs empruntent pour payer les dépenses courantes. Et vous appelez ça comment une telle situation? Vivre au-dessus de nos moyens!

Et est-ce faire un « portrait déformé » que de prétendre que le Québec « n’est pas suffisamment riche »? Si c’est le cas, alors, comment se fait-il qu’on doive compter sur des milliards de péréquation? Si on était riche, il me semble qu’on pourrait se retirer du BS fédéral.

Comment peut-on expliquer un tel aveuglement de la gauche? L’Alliance Sociale nous le dit très clairement : c’est pour « continuer à se payer les servies actuels et des programmes sociaux plus étendus »!!! Et pour faire ça (non seulement maintenir les services, mais les accroître), il est nécessaire d’ignorer et de gommer l’ampleur de la dette publique, notre pauvreté relative, notre train de vie au-dessus de nos moyens et notre dépendance envers la « St-Vincent » fédérale!

Sinon, vous vous trouvez dans l’obligation de considérer comme inéluctable le recours aux solutions de droite : lutte aux déficits, allègement du fardeau fiscal, réduction de la taille de l’État, réduction de l’endettement. Or, un tel programme est, pour la gauche, une horreur sans nom!

D’ailleurs, l’Alliance Sociale persiste et signe. C’est la fuite en avant. Elle « réclame la fin des compressions budgétaires tous azimuts qui mettent en péril les services à la population ainsi que des investissements majeurs en santé, en éducation, de même que dans les services à la petite enfance et aux personnes âgées. » Bref, ce qu’elle revendique, au fond, c’est d’augmenter la dette, de rendre les déficits permanents, d’enrichir les programmes existants, d’en ajouter d’autres et, forcément, d’accroître le fardeau fiscal des contribuables. Ça vous intéresse?

Je me répète sans doute, mais je le dis à nouveau : il faut absolument, comme peuple, se libérer du bataclan idéologique de la gauche archaïque, fort bien incarnée par l’Alternative Sociale, si l’on veut éviter non seulement le déclin mais la ruine.

Et si toutefois la gauche envisageait de devenir…efficace, c’est qu’elle aura sans doute cessé d’être la gauche.

Jacques Brassard