dimanche 30 octobre 2011

CHRONIQUE D'UNE MORT ANNONCÉE?




J’ai mis un point d’interrogation au titre de ce billet. C’est que je ne veux pas être trop…tranchant quant au destin du Parti Québécois. Je me garde un modeste doute. Et s’il arrivait malgré tout que le PQ rende l’âme comme ce fut le cas du Bloc le 2 mai dernier, cela m’attristerait beaucoup. Car, après tout, j’ai participé à la fondation de ce parti, j’y ai milité pendant des années et je l’ai représenté à l’Assemblée Nationale pendant un quart de siècle.

Mais il faut bien regarder les choses en face.

Je dirais tout d’abord que, contrairement aux médias qui ciblent Pauline Marois comme unique cause des déboires du PQ, je ne crois pas que la chef soit la seule responsable de la descente aux enfers de son parti.

Il convient également de pointer du doigt les démissionnaires du printemps (Curzi, Beaudoin, Lapointe, Aussant). Leur départ a bousillé l’indispensable cohésion d’un parti qui aspire à gouverner. Les électeurs (C’est bien connu) retirent leur confiance envers un parti politique qui se transforme en pétaudière et en foutoir à grenouillage. Avec comme effet secondaire le laminage de la crédibilité, ingrédient essentiel au succès d’un parti de gouvernement.

Mais il y a plus que cela.

J’affirme que la marginalisation du PQ dans l’opinion publique vient d’abord et avant tout du fait qu’il a été incapable de se transformer afin d’être en mesure de bien cerner les problèmes et les tribulations de la société québécoise et, par voie de conséquence, d’identifier les solutions et les réponses appropriées. La nécessaire mutation ne s’est pas faite.

Le PQ, malgré qu’il soit le fruit d’une coalition «arc-en-ciel», est devenu dès le départ un parti de gauche, social-démocrate, «progressiste», étatiste et écologiste. Méfiant à l’égard de l’entreprise privée et plus ou moins anti-américain. À l’époque (fin des années 60), et pendant les décennies suivantes, c’était là un paradigme gagnant.

Mais les choses ont changé.

De nos jours, l’État-Providence est en crise. Partout en Occident. Ce qu’on appelle chez nous le «modèle québécois» et qui n’est pas très différent de ce qu’on retrouve dans les autres pays, c’est l’État-Providence. En certains milieux, on s’extasie devant l’originalité et même la singularité du «modèle québécois». Il y a là une gloriole bien dérisoire. Car rien ne ressemble plus à un État nounou qu’un autre État nounou.

Et la crise de l’État-Providence tire son origine du fait qu’il a été érigé sur la dette. Tous les peuples occidentaux ont vécu pendant des décennies au-dessus de leurs moyens. Les déficits se sont accumulés et l’endettement a pris des proportions éléphantesques.

Une telle situation de crise exige des partis politiques (surtout ceux de gauche, si viscéralement attachés à l’interventionnisme étatique) qu’ils modifient leurs jugements sur la réalité et qu’ils changent leurs pratiques. Ils ne peuvent plus, comme autrefois, continuer de promettre au Bon Peuple de poursuivre l’empilage des largesses état-providentielles. Sinon, c’est la banqueroute…à la grecque!

Je sais bien qu’il y a chez nous des chroniqueux qui nous disent que la Grèce est un repoussoir de mauvais aloi. Ils ont tort. Car, je ne cesserai de le répéter, si nous n’avions pas un cadeau de 8,5 milliards en provenance d’Alberta via la péréquation, nous serions, budgétairement parlant, dans un foutu merdier.

La question est donc la suivante : les partis politiques, et plus particulièrement le PQ, ont-ils la capacité et le courage de revisiter le «modèle québécois» afin de le ramener à des proportions conformes à nos moyens?

Le Parti Québécois le peut-il? J’en doute fortement.

Il faut se rappeler que le PQ est, depuis sa fondation, encombré de deux factions radicales qui l’empêchent de sortir des vieilles ornières.

Vous les connaissez. C’est d’abord la faction des souverainistes «purs et durs», qui crient à la trahison à chaque fois que les dirigeants du parti s’avisent de constater que la souveraineté n’est pas pour demain matin et, qu’entretemps, il ne faut pas se cantonner dans une sorte d’attente messianique, mais s’efforcer de régler des problèmes criants et urgents …dans le cadre, peu exaltant sans doute, d’un Québec-Province. Pour cette aile radicale, c’est là un acte de félonie qui mérite la répudiation immédiate.

La plupart des chefs du PQ, à l’exception sans doute de Jacques Parizeau, incarnation exemplaire de la fidélité à la Cause, se sont vus, en maintes occasions (surtout dans les Conseils Nationaux), accusés de manque de ferveur et de négligence quasi-criminelle envers l’option fondamentale du parti. Dans cette perspective, tout chef du PQ dispose d’une marge de manœuvre très étroite.

L’autre faction, c’est celle de la gauche syndicalo-progressiste qui considère toute atteinte au «modèle québécois» comme une hérésie ou, à tout le moins, comme une déviance insupportable. Donc, sur ce plan-là aussi, le chef du PQ est menotté et tenu solidement en laisse. Toute velléité d’escapade est sévèrement réprimandée et stoppée.

Telle est la situation de Pauline Marois. Et des autres chefs avant elle. Elle n’a pas les coudées franches. Elle n’a pas de marge de manœuvre. Elle a donc été lâchée par l’aile souverainiste «pure et dure» pour cause de tiédeur et même de défection.

L’aile gauche la tolère encore parce qu’elle n’a pas vraiment dévié de l’orthodoxie social-démocrate et écolo-progressiste. Elle a continué de rendre un culte bien senti au sacro-saint «modèle québécois». Elle évite ainsi l’excommunication par le tribunal gardien de la rectitude de gauche, présidé par l’ancien syndicaliste Marc Laviolette.

Je sais très bien que ces deux factions radicales sont minoritaires au sein du membership du parti. Mais, dans les Conseils Nationaux et les Congrès, elles parlent haut et fort et elles sont suffisamment tenaces, pour ne pas dire coriaces, pour menacer de façon constante l’autorité et la crédibilité du chef. Et ça ne les dérange pas du tout de semer la pagaille au sein du parti en vue de contraindre les militants et l’appareil dirigeant à garder le cap.

Voilà pourquoi Pauline Marois dirige un parti qui, contrairement à certains partis socio-démocrates occidentaux (pensons à l’Allemagne par exemple), n’a pas su se renouveler ni se réorienter en fonction d’une réalité qui, elle, avait profondément changé.

Je pense que c’est ce phénomène qui explique la désaffection de l’électorat à l’endroit du PQ, bien davantage que la personnalité et les façons de faire de Pauline Marois.

D’ailleurs, pourquoi François Legault n’a-t-il pas envisagé de prendre la direction du PQ? Tout simplement parce qu’il connaissait bien le carcan idéologique qui entrave les chefs du PQ. Il savait qu’il aurait été indubitablement un «chef à mobilité réduite».

Il a donc choisi plutôt de créer un nouveau parti. De cette façon, il peut, sans subir l’anathème, mettre entre parenthèses l’option de la souveraineté. Et il peut aussi se permettre de revoir et de repenser le «modèle québécois». Jusqu’à maintenant, il n’a toutefois pas osé brusquer les Québécois, de peur sans doute de trop les rebuter.

En éducation, par exemple, il promet de rehausser la rémunération des enseignants, mais il n’annonce pas une indispensable «contre-réforme» visant à se recentrer sur les savoirs de base et à purger le système du relativisme moral et du multiculturalisme qui le gangrènent. S’engager à abolir le cours Éthique et Culture Religieuse serait sans nul doute un signe d’une volonté réelle de changer les choses.

Il serait aussi impérieux qu’il s’engage à remplacer le nouveau cours d’histoire du Québec au secondaire, ce dernier étant le fruit, nous dit Charles-Philippe Courtois, docteur en histoire, «d’un travail de sape en règle de l’identité et de la mémoire québécoises».

En santé, il est muet sur l’élargissement de la place du privé au sein du système. Combien lui faudra-t-il d’enquêtes et de rapports pour avancer résolument dans cette voie?

Sur la question identitaire, il fait bien le constat que le Québec connait de sérieuses difficultés à intégrer les immigrants à la société d’accueil, mais il n’envisage qu’une baisse modeste et temporaire du nombre de nouveaux venus par année. Or, il faut abaisser le seuil bien davantage et pendant plus longtemps que deux ans.

Et comment ne pas reconnaître la nécessité d’une politique linguistique plus vigoureuse et plus efficace. Un réveil s’impose car le pire aspect de la situation linguistique au Québec, c’est cette espèce d’indifférence, une sorte de détachement résigné qui tétanise les Québécois devant les reculs du français, surtout à Montréal. La fierté d’autrefois qui s’exprimait si fortement en matière de défense et de promotion de notre langue a manifestement «baissé pavillon» et s’est endormie. Et ce n’est certes pas le parti Libéral qui va sonner le rappel et la reprise du combat.

Par ailleurs, François Legault et son équipe sont-ils vraiment déterminés à revisiter le «modèle québécois» d’État-Providence pour en réduire les coûts conformément à nos moyens. Vaste entreprise qui requiert un grand courage politique parce qu’il faudra affronter les lobbies et les corporatismes de tous les horizons.

En guise d’exemples, il est évident que nous nous sommes dotés d’un service de garde trop coûteux et inefficace (parce qu’incapable de répondre aux besoins) et d’une assurance parentale nettement prohibitive. Il ne s’agit pas de les abolir mais de les remodeler en réduisant substantiellement leurs coûts.

Le PQ n’est pas «équipé» pour entreprendre un pareil chantier. Trop à gauche! Trop étatiste! Trop lié aux corporatismes!

Seul le nouveau parti de François Legault, en s’alliant à l’ADQ, est dans une bonne posture pour briser la dépendance multi décennale du Québec et des Québécois à l’endettement et aux déficits. Le fera-t-il? Ira-t-il jusqu’au bout? S’arrêtera-t-il à mi-chemin? On verra bien!

Jacques Brassard

Dernière heure : un sondage Léger et Léger nous montre que Gilles Duceppe à la tête du Parti Québécois serait porté au Pouvoir. Les Québécois se sentent coupables et honteux d’avoir passé le Bloc à la trappe. Voudraient-ils se repentir en élisant Duceppe à la tête du gouvernement? Quelles âmes sensibles, que ces Québécois! Est-ce qu’ils regrettent aussi leur dérapage irrationnel du 2 mai dernier en faveur du NPD?











mardi 18 octobre 2011

INDIGNÉE OU ABRUTIS?




Il s’appelle Stéphane Hessel. C’est un vieillard qui laisse croire qu’il a participé à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en 1947. Ce qui est exagéré. Il fut tout au plus observateur. Il a écrit récemment un pamphlet, vendu à des centaines de milliers d’exemplaires, intitulé : «Indignez-vous!». Il faut signaler que son indignation, à lui, est on ne peut plus sélective, pour ne pas dire unilatérale. Car il ne s’échauffe que presque exclusivement contre la démocratie israélienne! Les monceaux de cadavres à travers le monde le laisse plutôt froid. C’est le genre : «il me faut des Juifs pour attiser mon indignation! ».

Et voilà que dans les grandes villes d’Occident l’on voit soudainement s’agiter des braillards qui semblent avoir répondu à son appel et qui se baptisent «Indignés».

Vous vous doutez bien que la presse les cajole. Enfin! Des manifestants révolutionnaires de gauche! Comme cette indignation est admirable, n’est-ce pas? Ce n’est pas comme ces «extrémistes-racistes-nazis-demeurés d’extrême-droite» que sont les tea parties, tellement insignifiants qu’ils laissent leurs lieux de manifestations propres, sans ordures et sans dégâts! Franchement! Quelle bande d’insipides, d’inodores et de sans saveur!

Qui sont-ils donc, ces «indignés»? Si on les écoute (les médias leur donnant la parole avec complaisance), la pensée apparait confuse et embryonnaire, elle se limite à des slogans simplistes et des borborygmes vaseux.

Mais on réussit malgré tout à décoder quelques idées bien courtes. C’est ainsi qu’on finit par savoir qu’ils sont hostiles au capitalisme inévitablement «sauvage», à la finance internationale forcément «inhumaine», à la croissance «malfaisante», à la surpopulation dangereusement galopante, à la dégradation scandaleuse de notre chère Planète.

Par conséquent, tout observateur le moindrement attentif aux éructations de ces primates indignés conclurait vite qu’il est en face d’une irruption sur la place publique (les circonstances s’y prêtant) d’un conglomérat de faction d’activistes gauchistes : socialistes, communistes, alter mondialistes, écologistes, anarchistes…et casseurs en tout genre.

D’ailleurs, aux États-Unis, le Working Family Party, une coalition d’organisations socialistes et syndicales, soutient la fiesta anti capitaliste et y participe à fond. David, du blogue Antagoniste, nous apprend aussi que le Parti Nazi et le Parti Communiste américains lui ont également apporté leur appui.

Il est donc relativement facile de constater que les «indignés» ne sont en fait qu’un ramassis de gauchistes incultes. Il n’y a que les journalistes pour ne pas s’en rendre compte. Les entrevues qu’ils font avec une mansuétude loufoque sont dignes d’une anthologie de la ratatouille idéologique. Il était par ailleurs particulièrement affligeant de voir Bernard Landry, un ancien Premier Ministre, vanter les mérites et la clairvoyance de ces jeunes gauchistes tout juste capables de baragouiner des slogans débiles.

Je veux bien convenir que des naïfs de la classe moyenne se sont égarés au milieu de cette faune vociférante. Mais il saute aux yeux que la classe moyenne, même si elle est exaspérée d’avoir à supporter presque toute seule les extravagances des États, n’est pas partie prenante de ce «woodstock sans musique».

La classe moyenne américaine, par exemple, se retrouve vraiment chez les Tea Parties. Et quand elle manifeste, cette classe moyenne, elle ne dresse pas de tentes pour s’incruster en parasites dans les parcs publics et les souiller…Elle rentre tout bonnement à la maison. Et elle continue de travailler…et de payer des impôts.

Par ailleurs, si on se base sur le ramdam médiatique, on est enclin à croire que nous sommes en face d’une déferlante révolutionnaire irrésistible qui va balayer le Vieux Monde capitaliste. Erreur manifeste d’estimation, sans doute due à l’enthousiasme jubilatoire des scribes et gratte-papier devant une «perspective aussi lumineuse».

En réalité, le nombre de manifestants, dans les grandes villes d’Occident, se limitait à quelques milliers par cité. Ce qui est très modeste. Le nombre des «indignés» est inversement à proportionnel à l’intensité de la couverture médiatique qu’il leur est accordée. Avec une participation aussi maigre à une manif des tea parties, la presse aurait aussitôt proclamé la déconfiture.

Quant aux «solutions» que les Indignés à travers le Monde parviennent péniblement à bafouiller, ce n’est que vieilles ritournelles socialo-écolo-étatistes : protectionnisme, étatisation, démondialisation, dirigisme d’État, taxation musclée des «riches», décroissance etc. Toutes ces vieilles recettes ne feraient qu’aggraver la crise et plongeraient la Planète dans un ruineux foutoir. Je ne souhaite à aucun peuple de se retrouver avec un gouvernement qui surtaxerait abusivement les entreprises (ce qui aurait pour effet immédiat de faire chuter dramatiquement les investissements) ou qui lèverait des barrières pour mettre fin au libre-échange avec des pays moins développés (ce qui entrainerait une réduction dangereuse de la croissance mondiale). Ce serait une catastrophe!

Le plus désolant dans ce Carnaval d’Automne, c’est de voir, à Ottawa, les partis d’opposition faire des clins d’œil courtisans à ces jusqu’au-boutistes de la rue. C’est d’une démagogie irresponsable (un pléonasme?) que de laisser croire que les âneries jargonnées dans les parcs urbains pourraient constituer des voies de sortie de crise.

Le même phénomène est apparu aux États-Unis où l’on peut voir une Nancy Pelosi, par exemple, ancienne présidente Démocrate de la Chambre des Représentants (qui serait depuis longtemps, si elle était Républicaine, classée dans la catégorie des parfaites idiotes), faire des risettes pathétiques aux gauchistes de Occupy Wall Street (les indignés américains). « Ces rassemblements, a-t-elle déclaré, sont composés de jeunes (et alors?). Ils sont spontanés (pas si sûr!), focalisés (vous m’en direz tant!) et ils sont efficaces (efficaces sur elle sans doute!).» Les Démocrates se fourvoient s’ils imaginent que les Indignés vont les aider à se sortir du trou.

Ce que les peuples d’Occident doivent bien comprendre, c’est que la banqueroute qui les menace (quand elle ne les a pas déjà plongés dans le désarroi), ce ne sont pas les banques ni les entreprises qui en sont responsables. Ce sont eux-mêmes et les gouvernements qu’ils ont choisis. Le peuple québécois, par exemple, a choisi, comme presque tous les peuples d’Occident, de vivre au-dessus de ses moyens pendant plus de 40 ans.

Et la classe moyenne, celle qui aura à assumer et subir, un jour ou l’autre, les conséquences d’un douloureux redressement, sait fort bien que les solutions simplistes vociférées par les abrutis de la rue ne feraient que précipiter la faillite. Et, entre vous et moi, ce serait déjà fait si nous n’avions pas la «bouffée d’oxygène» annuelle de la péréquation fédérale (soustrayez 8,5 milliards du budget du Québec, et nous voilà devenus…des «Grecs»).

Jacques Brassard







lundi 3 octobre 2011

LE CLAN DES MÉCRÉANTS




Le 21 septembre dernier, une chronique de Richard Martineau sur Obama- le Messie m’a mis de joyeuse humeur. Le libre penseur du Journal de Québec évoquait et décrivait le syndrome de la «tombée en pâmoison» qui afflige les journalistes dès que le Génie du Potomac ouvre la bouche. Et surtout il osait écrire «qu’en ce qui concerne l’économie, Obama est un pee-wee, un junior qui n’a pas les qualités requises pour sortir le pays du trou».

Ces critiques virulentes de Martineau envers Obama- le- Thaumaturge lui ont été inspirées par le journaliste américain Ron Suskind qui vient de publier un livre portraiturant le Grand Timonier de Washington comme un marin d’eau douce tout juste bon à naviguer sur un étang. Surtout pas sur la mer déchaînée de l’économie planétaire!

Cette chronique de Martineau, ai-je besoin de vous le dire, me mit du baume au cœur. Car, depuis l’arrivée sur la scène politique américaine de l’Icône de Chicago, j’étais, au Québec, l’un des rares vilains mécréants (dont quelques chroniqueurs du Journal de Québec, par exemple Nathalie Elgrably) qui refusait de se prosterner devant le demi-dieu étatsunien. Plusieurs chroniques parues dans le Quotidien et plusieurs billets de mon blogue témoignent de ma totale impiété à l’endroit du Nouveau Messie. L’intronisation de Martineau dans le Clan des Mécréants et des Iconoclastes (un club plutôt sélect au Québec) me comble d’aise.

Mais depuis les élections de mi-mandat qui ont donné une forte majorité aux Républicains à la Chambre des Représentants, les yeux se dessillent (aux États-Unis surtout) et l’on s’aperçoit tout à coup que «le Roi est nu»!

Dans le monde francophone, il n’y avait que quelques dissidents (dont le lucide Guy Millière) pour aller au-delà du clinquant de la propagande Démocrate et voir Obama tel qu’il est, c’est-à-dire un homme formé et modelé dans les cénacles et les chapelles de l’Amérique gauchiste et très tôt accoutumé aux accointances avec l’islamisme. Un homme sous influence, quoi!

D’ailleurs, Michel Gurfinkiel , dans son livre, «Israël Peut-il Survivre?», évoque, à propos d’Obama, un autre livre, celui d’Aaron Klein, intitulé «Le Président Mandchourien».

Pour comprendre cette appellation, il faut se rappeler un roman publié en 1959, de Richard Condon, «Le Candidat Mandchourien», dans lequel des «soldats américains sont capturés par les communistes pendant la guerre de Corée, soumis à des lavages de cerveau dans une base secrète de Mandchourie, et renvoyés aux États-Unis pour y participer à un coup d’État». Dans le roman, on assassine le Président qui est remplacé par le vice-président, lui-même ancien prisonnier des Nord-Coréens. L’objectif du complot, c’est évidemment de faire basculer les États-Unis dans le communisme! Quelle horreur, n’est-ce pas?

Deux films ont été inspirés par ce roman «conspirationniste», l’un avec Frank Sinatra en 1962, l’autre avec Denzel Washington en 2004. Le premier respectait bien l’intrigue du roman. Le second (que j’ai vu) racontait un complot d’extrême-droite fomenté par une firme d’armement américaine. Rappelez-vous aussi que l’une des aventures de Jack Bower dans «24 Heures Chrono» tournait autour d’un thème semblable.

Mais en quoi Obama est-il un «Président Mandchourien» ? On ne peut évidemment pas parler d’un véritable complot échafaudé dans le plus grand secret. Mais Gurfinkiel met en relief la personnalité «mandchourienne» d’Obama : «une personnalité fragile, instable, friable. Donc, manipulable. Mais aussi, des liens multiples et divers avec les réseaux communistes américains ou une proximité constante avec l’Islam».

En fait, l’ultra-gauche américaine n’a pas sciemment conspiré pour s’emparer de la Présidence, mais elle s’est rendue progressivement compte qu’un de ses militants, devenu un de ses protégés, formé en son sein, pouvait devenir un «présidentiable» crédible capable de la faire entrer à la Maison-Blanche. Et de plus, signale Michel Gurfinkiel, Obama disposait d’un atout majeur et nécessaire : c’était un non-blanc, donc en mesure d’empocher les «votes ethniques».

Mais les Américains se sont vite aperçus qu’ils avaient élu un «mandchourien» qui allait mettre en œuvre les chimères et les lubies socialisantes de l’ultra-gauche américaine qui, c’est bien connu, domine dans les tanières de l’élite intello-progressiste : médias, universités et colonie artistique.

Ce qui se traduit par un interventionnisme étatique aussi débridé qu’irresponsable; un surendettement pharaonique en voie d’amocher durablement l’économie américaine; le lâchage d’Israël (le soudain rapprochement récent ave l’État Hébreu n’est dicté que par un calcul électoral) pourtant le seul allié sûr des États-Unis dans la poudrière moyen-orientale; une politique étrangère complaisante à l’égard de l’islamisme; une diplomatie angélique envers les tyrannies et les dictatures, comme l’Iran par exemple; et, pour finir, un rapport au monde marqué par une repentance malsaine pour les «crimes impérialistes de l’Amérique».

Les Américains, qui ont toujours majoritairement été en désaccord avec les dérapages idéologiques qu’ils perçoivent comme contraires aux valeurs fondamentales de leur pays, ne retourneront certes pas à la Maison-Blanche le porte-étendard messianique de l’aile gauche du Parti Démocrate.

Martineau a cependant tort de croire que l’idolâtrie des médias québécois envers le «Président mandchourien» s’explique par le fait qu’ils «sont tellement contents d’avoir un nouveau visage à se mettre sous la dent qu’ils perdent tout sens critique». Ce n’est nullement la nouveauté du visage qui les met en transe, c’est tout simplement parce que l’Envoyé du Ciel incarne la gauche américaine. Et comme l’immense majorité des journalistes, chroniqueux, éditorialistes, experts auto proclamés, intellos de service campe à gauche, le sens critique n’est pas au rendez-vous et il est remplacé par des génuflexions et des inepties flagorneuses.

On en a eu récemment une preuve irréfutable lorsque le Génie du Potomac, dans une tentative désespérée pour retrouver la confiance des Américains, a sorti de son bric-à-brac gauchiste la vieille recette socialo-marxiste : « Il faut faire payer les riches!». Comme si, dans nos sociétés développées, les riches ne payaient pas d’impôts. Les renseignements fiscaux dans tous ces pays démontrent le contraire.

Mais ça fait tellement «ami du Peuple» de taxer davantage les nantis que le Président aux abois ne peut pas résister à la tentation de recourir à cette mesure gauchiste totalement improductive dans le but de rehausser sa cote. Et lorsque l’on voit les scribes et les chroniqueux québécois encenser et glorifier le Grand Timonier de Washington pour avoir enfanté une idée aussi insignifiante, on se dit que, chez nous (et même si l’illustre Martineau est devenu mécréant), l’idolâtrie médiatique aveugle et abrutissante se poursuit allégrement.

Jacques Brassard

(Je repars pour la chasse. En espérant que «mon» orignal m’attend.Il se peut que vous ayez des difficultés techniques dans l'envoi de commentaires. Dès mon retour, je vais consulter pour régler le problème )

dimanche 2 octobre 2011

RÉPONSES

Je publie deux commentaires, l'un du 18 septembre et signé par Sylvain Gagné, l'autre, anonyme, du 24 septembre. Les deux sont malveillants et je me permet quelques remarques.
Sylvains Gagné est un ancien membre du CNEE du PQ (conseil national de l'environnement et de l'écologie). Quand j'étais ministre des Ressources Naturelles, ce cénacle écolo pur et dur inscrivait à l'ordre du jour de chaque Conseil National du parti des résolutions de blâmes à l'égard des politiques et des programmes que je mettais en oeuvre. C'est dire que ces petits censeurs m'emmerdaient...souverainement!
Lui aussi reprend l'accusation dégueulasse de négationniste pour désigner ceux qui sont sceptiques à l'égard du dogme réchauffiste. Cet amalgame entre le scepticisme climatique et la négation de la Shoa, je le répète, est ignoble et fangeux.
Quant à Copernic qui aurait, selon lui, été brûlé vif parce qu'il adhérait à l'héliocentrisme, il faut signaler qu'il étale, par une telle affirmation, une ignorance bien crasse et bien gênante. Copernic est mort dans son lit et il fut enterré dans la cathédrale de Frombork.
Pour ce qui de l'anonyme, il confond le CO, monoxyde de carbone, toxique, et le CO2, dioxyde carbone, inoffensif. William Harper, dans un article sur les gaz à effet de serre, explique que «la marine américaine, pour les sous-mariniers, et la NASA pour les astronautes, ont fait des études approfondies de la résistance humaine au CO2. à la suite de ces études, la marine recommande une limite supérieure d'environ 8000 ppm pour des croisières de 90 jours, et la NASA recommande une limite supérieure de 5000 ppm pour des missions de mille jours, les deux à la pression de l'atmosphère. Nous concluons donc que les niveaux de CO2 dans l'atmosphère devraient être au-dessus de 150 ppm pour éviter de nuire aux plantes vertes et sous 5000 ppm pour éviter de nuire aux personnes. Actuellement, la combustion des énergies fossiles ajoute environ 2 ppm par ans dans l'atnmosphère, de sorte qu'il faudrait 300 ans pour monter à 1000 ppm. » Faire peur au monde avec ce gaz non-toxique, c'est donc de l'alarmisme écolo-catastrophiste!
Ceci étant dit, en modérant les commentaires, je ne censure pas, j'élimine les injures et les idioties.Et qund je les publie, j'ai bien le droit (après tout, c'est mon blogue) de mettre en relief leur ineptie.

Jacques Brassard