mercredi 23 novembre 2011

VITE! UNE AUTRE PLANÈTE!


                                   

Peut-être croyez-vous naïvement que les événements climatiques extrêmes (je vous parle de canicules, tornades, ouragans, cyclones, inondations, montée des eaux, sécheresses) vont diminuer en nombre et intensité.

Eh! Bien! Détrompez-vous! S’il faut en croire le dernier rapport du GIEC (le despotique gardien onusien de l’orthodoxie climatique) : «il est pratiquement certain …que les vagues de chaleur s’accroîtront en durée, fréquence et/ou intensité sur la plupart des terres émergées»; «il est probable que la vitesse maximum moyenne des vents de cyclones tropicaux augmentera dans le siècle à venir»; « il y a des preuves, permettant une confiance de niveau moyen, que les sécheresses s’intensifieront durant le siècle à venir».

Le mieux à faire, ce serait sans nul doute de se choisir une autre planète et d’y déménager! Le temps presse de quitter la nôtre! Nous l’avons trop maltraitée, la pauvre petite Gaïa!

À moins que…à moins que toutes ces calamités  qui iront se multipliant et s’intensifiant ne soient que…virtuelles.

Or, c’est le cas.

Notez la présence récurrente dans le rapport du GIEC de l’expression «durant le siècle à venir». Cela signifie que la quasi-certitude («pratiquement certain») et la très forte probabilité relativement à l’avènement de ces diverses calamités climatiques sont le fruit de modèles informatiques. Les mêmes modèles qui prévoient une augmentation des températures de 3 à 5 degrés centigrades …«durant le siècle à venir».

Or, il y a deux problèmes de taille qui devraient nous inciter à un scepticisme de bon aloi devant cette autre manifestation du catastrophisme climatique.

Le premier, et il n’est pas anodin, concerne la fiabilité des modèles climatiques qui mobilisent à travers le monde toute une cohorte de «pianoteux» informatiques. Tous ces modèles (brevetés par le GIEC) sont évidemment fondés sur la théorie (devenue un dogme) du réchauffement anthropique, ce qui veut dire qu’ils attribuent un rôle majeur aux émissions humaines de CO2 dans l’accroissement des températures…«dans le siècle à venir».

Or, vous comprendrez facilement que si cette théorie s’avère fausse, tous les modèles, s’appuyant  sur celle-ci,  seront  bons «pour la casse».Pour employer un mot savant, ils vont devenir obsolètes. Par conséquent, toutes les prédictions et toutes les simulations enfantées par ces modèles, perdront ipso facto toute fiabilité et seront à mettre au rancart.

C’est précisément ce qui arrive. La théorie du réchauffement anthropique est de plus en plus battue en brèche.

Ce qui se traduit concrètement par le fait que les modèles climatiques traitent incorrectement les nuages et la vapeur d’eau (principal gaz à effet de serre). Ils prévoient une rétroaction positive des nuages et de la vapeur d’eau (un effet amplificateur sur les températures)  alors que la rétroaction serait plutôt négative.

Ensuite, ils ne prennent pas en compte les oscillations océaniques multi décennales qui, selon bon nombre de scientifiques (Akasofu, Gray, Spencer, entre autres), expliqueraient à elles seules, sans recourir au CO2, la succession de périodes froides et chaudes au XXe siècle.

Enfin, ils ignorent les effets, liés aux cycles solaires, du rayonnement cosmique sur la couverture nuageuse et, par voie de conséquence, sur les températures de la Terre.

Donc, les prédictions des modèles climatiques ne sont guère plus fiables que celles de l’astrologue de votre journal quotidien. Surtout qu’elles portent «sur le siècle à venir».

Évidemment, Radio-Canada, citadelle du réchauffisme, a fait grand état de ce rapport du GIEC et  insisté lourdement sur les fléaux climatiques qui vont nous terrasser «durant le prochain siècle».

La télévision d’État a d’ailleurs fait appel à un «expert», un pianoteux du groupe québécois Ouranos, consortium dont la mission est de déterminer la nature des changements climatiques, provoqués par les activités «carboniques» des êtres humains, qui vont nous accabler au fil des ans.

Au fait, quelle est la crédibilité des pronostics d’Ouranos? La même que pour ceux énoncés dans le rapport du GIEC, c’est-à-dire une crédibilité déficiente et litigieuse. Forcément, puisque le groupe québécois a recours aux mêmes modèles informatiques, défaillants et lacunaires, que le GIEC.

Ce qui n’empêche pas les «experts» d’Ouranos et les propagandistes de Radio-Canada de présenter comme des certitudes les cataclysmes climatiques (dont l’être humain est évidemment responsable) qui vont nous tomber dessus en 2020…2055…2070…2092!

«Le réchauffement global, écrit le regretté Marcel Leroux, un authentique et éminent climatologue français, est une hypothèse issue de modèles théoriques et fondé sur des relations simplistes, qui annonce une élévation de la température, proclamée, mais non démontrée. Les contradictions sont nombreuses entre les prédictions et les faits climatiques, directement observés, l’ignorance délibérée de ces distorsions constitue une imposture climatique.»

Le deuxième problème qu’on ne peut plus continuer d’escamoter, c’est l’arrêt du réchauffement global depuis au moins dix ans, probablement plutôt quinze ans. Même les scientifiques proches du GIEC reconnaissent enfin (cela a dû être très douloureux pour certains) le phénomène : le taux de CO2 dans l’atmosphère continue d’augmenter  mais la température globale, elle, ne bouge plus depuis une quinzaine d’années. Les modèles climatiques se sont vraiment plantés.

Ce qui est intéressant, d’autre part, c’est que ces scientifiques proches du GIEC ont également jugé utile de s’attaquer à la question : pourquoi le réchauffement s’est-il arrêté? Plusieurs, dont même le pape du réchauffisme, Jim Hansen, qui, il n’y a pas si longtemps continuaient de proclamer que la science climatique est «établie», se sont remis à réfléchir afin de trouver une réponse à cette question.

Et ce qui est vraiment ironique, c’est que ces zélateurs d’une science climatique pleinement résolue, non seulement cherchent la «chaleur perdue», mais divergent d’avis sur la réponse à donner.

Certains optent pour des aérosols oubliés surtout chinois, d’autres ciblent la diminution de la vapeur d’eau, quelques uns osent même avancer qu’on a peut-être minimisé le rôle du Soleil. Plutôt cocasse comme situation!

«La vérité, conclut Jacques Duran (scientifique français de haut niveau qui rédige sans doute le meilleur blogue français sur le climat que je vous conseille vivement de nouveau : http://www.pensee-unique.fr/paroles.html), c’est qu’ils ne savent pas ce qui a provoqué ce fameux hiatus des températures de la dernière décennie.»

Le consensus scientifique n’a jamais existé dans la communauté scientifique sur la question climatique. Mais ce qui est amusant désormais, c’est qu’il n’existe même plus parmi les tenants du réchauffisme anthropique.

Et si je reviens régulièrement sur ce sujet (sachant que certains de mes lecteurs me trouvent…«obsédé»), c’est parce que ce que Marcel Leroux appelle une «imposture scientifique» (qu’on pourrait désigner aussi par supercherie carbonique), a des effets et des répercussions sur nos vies de citoyens de même que sur le fonctionnement et le poids de l’État.

Il ne faut pas envisager la question climatique comme une simple question scientifique (du même ordre, par exemple, que les théories sur l’origine de l’Univers). On est rapidement passé de la science, considérée comme «établie», à la politique et à l’économie.

Je trouve donc déraisonnable et carrément insoutenable que, sur la base d’une théorie scientifiquement incertaine, pour ne pas dire intrinsèquement défectueuse, on — le «on» désignant surtout l’État --  nous accable d’impôts et de taxes de toutes natures (taxe carbone, taxe sur les carburants, taxe sur les voitures); on nous étouffe sous de ruineuses réglementations; on bloque la mise en valeur d’hydrocarbures sur notre territoire; on subventionne les biocarburants et des filières énergétiques (telle celle de l’éolienne) coûteuses et inefficaces; on planche sur des projets mirobolants aux coûts exorbitants dans le but de séquestrer le CO2; on entend mettre en place un marché du carbone (portant sur des droits d’émission de CO2), un marché qui exigerait une lourde armée de bureaucrates (comptables, avocats, contrôleurs) pour éviter  qu’il s’enlise, comme c’est le cas en Europe, dans la fraude et la corruption.

Voila pourquoi nous devons, comme citoyens, nous préoccuper de la question climatique. Parce que ça nous coûte,  comme contribuables, des milliards!

Il est urgent que les gouvernements, à commencer par le nôtre, se ressaisissent et cessent de siphonner les contribuables que nous sommes dans le but chimérique de réduire les émissions d’un gaz dont il s’avère que l’influence sur le climat est négligeable.

Je laisse le dernier mot à l’éminent climatologue américain Richard Lindzen. «Le gaspillage de ressources, écrit-il, pour combattre symboliquement l’évolution d’un climat qui a toujours été en mouvement n’est pas une marque de prudence. La notion que le climat de la Terre ait atteint son niveau de perfection vers le milieu du vingtième siècle n’est pas davantage un signe d’intelligence.»

Jacques Brassard














mercredi 16 novembre 2011

DEUX DÉRAILLEMENTS


                                           

1-50% VERT

Le Plan Nord, si cher à Jean Charest, c’est, en vérité, une sorte de panneau réclame visant à faire croire aux électeurs que le gouvernement libéral est le dynamique et indispensable maître d’œuvre du développement nordique et que, par conséquent, il est à l’origine et le responsable des investissements et des créations d’emplois dans cet immense territoire. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est une fumisterie, mais c’est certainement un immodeste «pétage de bretelles».

Car, voyez-vous, les minières, les forestières et Hydro-Québec n’ont pas attendu la mise sur le marché politique de ce label accrocheur pour entreprendre le développement du Nord. C’est en cours depuis la construction des centrales de La Grande.

En fait, il n’y a aurait pas de panneau réclame, et les investissements se feraient sans doute quand même.

Mais admettons tout de même que coordonner le développement du Nord n’est pas en soi une mauvaise idée.

Mais là ou le gouvernement déraille, c’est en matière d’environnement.

Que le gouvernement «s’engage à ce que les projets se fassent dans le respect des lois et règlements environnementaux et soient soumis à des analyses environnementales rigoureuses», cela va de soi. C’est tout à fait normal.

(D’ailleurs, j’en profite pour me vanter un peu. C’est moi, à titre de ministre de l’environnement dans le gouvernement Parizeau, qui ait fait adopter par le Conseil des Ministres, avec l’appui du Premier Ministre il va sans dire, un décret de mise en vigueur des articles de la loi de protection de l’environnement, inopérants depuis son adoption en 1978, prévoyant l’assujettissement des grands projets industriels à la procédure complète de l’évaluation environnementale. La construction d’une immense aluminerie à Alma, dans ma circonscription, fut le premier projet soumis à cette procédure. Fin de la vantardise!)
Et le déraillement s’est produit lorsque le gouvernement a proclamé qu’il «va consacrer, d’ici 2035, 50% du territoire du Plan Nord, à des fins autres qu’industrielles, à la protection de l’environnement et à la sauvegarde de la biodiversité. Cet engagement se concrétisera par une stratégie de mise en œuvre, suivant l’adoption d’une loi.» 50%! C’est fou braque! Il faut vraiment halluciner pour soutenir une aberration aussi dévastatrice sur le plan économique.

Le pire, c’est qu’un objectif aussi démentiel n’a pas indigné le moins du monde ni les partis d’opposition, ni les «penseurs» médiatiques.

Il aura fallu que les élus municipaux et les entreprises forestières de la région Saguenay-Lac-St-Jean se rendent compte que la mise en œuvre d’une extravagance aussi stupide allait faire de terribles dégâts à l’industrie forestière, pour qu’on daigne s’interroger dans la classe politique sur cette grossière ineptie.

Et ce sont les députés de la région  la plus concernée (Saguenay-Lac-St-Jean) qui ont attaqué le gouvernement sur cette question.

Soustraire 50% de la forêt nordique aux activités de récolte «à des fins industrielles», c’est condamner à mort de nombreuses entreprises forestières, déjà mal en point suite à la crise, dans plusieurs régions du Québec.

Le fait qu’une telle idiotie suscite si peu d’opposition nous révèle bien jusqu’à quel point les élites politico-médiatiques sont littéralement envoûtées par les lubies idéologiques des activistes écolos qui classent toutes atteintes portées à la Nature dans la catégorie des crimes abjects. Oui, certes, de l’envoûtement, mais mélangé à la peur morbide d’irriter les écolos. Car, c’est bien connu, la classe politique et les médias s’accroupissent lamentablement devant les gourous et les chamanes verts. Comme aussi, d’ailleurs, devant les indignés gauchistes.

Je le répète, dans le domaine forestier, soustraire 50% du territoire nordique à l’exploitation pour des fins industrielles constitue sans nul doute la plus horrible des calamités pour des régions entières du Québec.

Comment un gouvernement qui se prétend obsédé par le développement économique peut-il ignorer à ce point les effets malfaisants d’une mesure aussi délirante?

Je suis vraiment sidéré (et découragé) devant une majorité de la classe politique si lourdement contaminée par le crétinisme et la déraison.



2-LA THÉOLOGIE VERDOYANTE

«Le changement climatique est une crise planétaire sans frontière.»

«De nombreux pays souffrent actuellement de conséquences à long terme des émissions sans restriction de carbone qui détériorent l’atmosphère.»

«Il faut changer les ruineux régime de production et de consommation.»

«Il faut mettre en œuvre un accord international contraignant qui, successeur du Protocole de Kyoto, engage les États à réduire les émissions de carbone.»

«Il faut instaurer la justice climatique en jouant un rôle constructif dans la conception d’un Fonds Vert pour le Climat.»

D’après vous, d’où sont tirées ces citations?

D’un manifeste de Greenpeace? D’un rapport du GIEC? D’un discours de Jean Charest? D’un sermon de Steeve Guilbeault? D’un article du Devoir, gazette écolo par excellence? D’un gauchiste indigné?

Pas du tout! Ce sont des extraits d’un «appel interreligieux canadien au leadership et à l’action pour la justice climatique». Ça vous en bouche un coin, n’est-ce pas?

Et c’est signé par les anglicans, l’église arménienne, les musulmans progressistes (!), le Conseil canadien des imams (!!), les quakers, l’église réformée chrétienne d’Amérique du nord (!!!), l’église orthodoxe éthiopienne, les luthériens, les mennonites, les baha’is (?!), et, tenez-vous bien, la loge de la tortue de la nation anishnade du Manitoba (??!!).

Foutrement impressionnant!

Notez que le texte n’est pas signé par un prélat catholique romain. On voit bien là la prudence et la sagesse légendaires de l’Église. Elle n’a jamais été soucieuse d’être à la mode, dans le vent, et de se soumettre au goût du jour. Elle n’a pas 2000 ans pour rien. C’est tout à son honneur.

Il faut dire cependant que le texte et la pétition en annexe sont accessibles sur le site du diocèse de Montréal. On veut sans doute ainsi faire une faveur aux catholiques de gauche qui sont tout à la fois antisionistes, plus ou moins socialistes, alter mondialistes, et réchauffistes.

Ce prêche interreligieux est sans doute une pitoyable manoeuvre de racolage auprès des Verts et d’une opinion publique chauffée à blanc par une propagande réchauffiste omniprésente dans les médias et le discours politique.

Dans le genre : «Voyez comme nous sommes dans le vent! Comme nous sommes à vos côtés! Comme nous pensons comme vous! Unissons-nous et menons ensemble le combat pour la Justice climatique!»

Cet appel interreligieux sera-t-il entendu et bien reçu par le GIEC et son clergé et par les grandes et petites congrégations écolo-réchauffistes?

Probablement! C’est un soutien qui arrive à point nommé. Car, voyez-vous, le dogme du réchauffement d’origine anthropique est de plus en plus battu en brèche. Il chancelle sur son socle. Il va tomber.

Les gouvernements, la mouvance écolo, les médias continuent, il est vrai, de tenir le haut du pavé et ils soutiennent toujours sans réserve les thèses réchauffistes du GIEC.

Mais, sur le plan scientifique, le travail de sape se poursuit et, très bientôt, le dogme du réchauffement causé par les émissions humaines de CO2 va être jeté dans la poubelle des fausses théories.

Alors, non seulement cet appel interreligieux est déphasé par rapport à l’état de la science climatique, mais en plus il met de l’avant un concept pour le moins nébuleux. C’est quoi, cet étrange bidule conceptuel, la «justice climatique»?

Car, en contraignant les pays à «réduire massivement les émissions de carbone», non seulement cela n’aura aucun effet sur le climat de la Terre, mais la croissance et le développement économiques des sociétés riches seront gravement affectés  et les pays pauvres ne pourront pas s’engager sur la voie du développement.

Pour la simple raison que la croissance et le développement économique reposent toujours sur le recours massif aux énergies fossiles. Et pour longtemps encore.

Où niche-t-elle donc, dans ces conditions, la «justice climatique»? Au Paradis des âneries biscornues, sans doute!

Heureusement, l’Église catholique ne semble pas s’être laissée embringuer dans ce prêchi-prêcha fondé sur une imposture scientifique et sur une idéologie écolo anti humaniste (et anti judéo-chrétienne) qui considère l’humanité comme une espèce malveillante placée sur le même pied, au sein de la Nature, que la couleuvre brune, le baobab, l’épinette noire ou le grand requin blanc.

Souhaitons que, contrairement à la ribambelle d’églises et de religions signataires de l’Appel, l’Église catholique reste à l’écart de cette douteuse croisade. De la même façon qu’elle a pris ses distances à l’égard de la théologie de la libération qui épousait bien des thèses marxistes (celle de la lutte des classes, entre autres), elle devrait sagement se tenir loin d’une idéologie reposant sur des fondations scientifiquement défaillantes.

Bref, pour faire preuve de compassion et de solidarité envers les peuples pauvres, il n’est pas nécessaire d’inventer et d’adhérer à un concept aussi fumeux et aussi déglingué que celui de «justice climatique».

Jacques Brassard







 




samedi 5 novembre 2011

UNE BOUFFONNERIE NAUSÉABONDE




J’aime bien Gilles Proulx. À l’émission quotidienne de Mario Dumont, c’est un commentateur coloré, au franc-parler vigoureux et qui ne cesse avec raison de s’indigner face aux périls qui menacent notre langue.

Mais une remarque qu’il a faite sur la position résolument pro-Israël du gouvernement Harper m’a désagréablement surpris. Décevant de voir ce libre-penseur ennemi de la langue de bois et de la rectitude politique de nos «élites» politico-médiatiques adhérer ainsi au mythe de la victimisation des Palestiniens.

Disposons d’abord de l’accusation de servilité de M. Harper envers les États-Unis relativement à la question israélo-palestinienne. C’est là une accusation sans fondement. M. Harper n’est pas, en cette matière, un suiveux de Washington. Au contraire, c’est d’abord et avant tout un homme de conviction. Et c’est tout à son honneur.

La gauche québécoise (à l’instar de Gérald Larose) a beau se déchaîner contre le PM fédéral, celui-ci ne déroge pas de ses convictions et maintient son appui sans réserve à la seule vraie démocratie de tout le proche et moyen orient. M. Harper reconnait sans la moindre équivoque la pleine et entière légitimité de l’État d’Israël et son droit incontestable de défendre son intégrité contre toutes formes possibles d’agressions terroristes.

Voilà pourquoi le Canada avait annoncé son intention ferme de voter contre l’admission à l’ONU d’un «État palestinien» tel que réclamée par le Président de l’Autorité Palestinienne (dont le mandat est échu depuis plus de deux ans), Mahmoud Abbas.

Et voilà aussi pourquoi le Canada fut un des rares pays à voter contre l’admission d’un État qui n’existe pas à l’UNESCO, organisation onusienne vouée la promotion de la culture, de l’éducation et de la science.

Ces deux démarches palestiniennes démontrent deux choses.

La première, c’est le refus systématique de l’Autorité Palestinienne, depuis qu’elle existe, de négocier sérieusement sur la base de deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité. Malgré les multiples concessions d’Israël, malgré le retrait de l’armée israélienne du sud-Liban et de la bande Gaza, de véritables négociations n’ont jamais eu lieu. Jamais!

Ceux (tous les palestinophiles de gauche) qui renvoient dos à dos l’État d’Israël et l’Autorité Palestinienne (embryon du futur État palestinien), les rendant également responsables de l’échec des diverses négociations sont des aveugles inaptes à discerner entre une dynamique de pourparlers et une dynamique de confrontation. Il n’y a pas et il n’y a jamais eu d’équivalence morale (tout le monde est coupable) entre Israël et les Palestiniens. Jamais!

Combien de fois les caciques palestiniens ont-ils torpillé des négociations sur le point d’aboutir? Aussi bien Arafat en 2000 qu’Abbas plus récemment n’ont jamais pu être en mesure de conclure et de parapher un pacte avec Israël. Et cela malgré de substantielles concessions de la part du gouvernement israélien. On est même allé dans les deux cas jusqu’à accepter que Jérusalem-est soit la capitale du futur État palestinien. Dans ses mémoires, Condelizza Rice, secrétaire d’État dans le gouvernement Bush, nous révèle qu’elle fut étonnée que le PM israélien d’alors, M. Olmert, aille aussi loin dans son offre de paix. D’ailleurs, personnellement, et comme beaucoup d’amis d’Israël, je pense qu’il s’agit là d’une concession déraisonnable et injustifiable. Jérusalem, étant une ville juive multi millénaire, n’a pas à être partagée.

L’échec de toutes négociations s’explique par la volonté palestinienne, non pas de vivre en paix aux côtés d’Israël, mais de l’anéantir. En septembre 2011, Mahmoud Abbas déclare au New York Times que les Palestiniens «vivent sous occupation depuis 63 ans». Ce qui veut dire que pour Abbas, pourtant considéré comme un «modéré» par les bien-pensants, «l’occupation» ne commence pas avec la guerre de 1967 (au cours de laquelle Tsahal a chassé les armées arabes de la bande de Gaza et de la Judée-Samarie), mais en 1948, date de la création d’Israël. La position du «modéré» Abbas est donc la même que celle de la confrérie islamo-terroriste du Hamas : l’État d’Israël est illégitime et il doit disparaître de la surface de la Terre. Et le lessivage des cerveaux palestiniens est tellement intensif sur cette question depuis 60 ans que tout recul de la part de ces insolites «modérés» provoquerait ipso facto leur «mort politique».

L’autre constat à faire, à l’examen de ces démarches palestiniennes, c’est celui de l’avilissement et du déshonneur dans lesquels a sombré l’ONU. Cette dernière est devenue au fil des ans un conglomérat de dictatures, de tyrannies, d’États voyous et de théocraties islamistes qui s’acharnent à faire d’Israël un perpétuel bouc émissaire dont la légitimité et le droit à l’existence sont sans cesse déclarés nuls et non avenus.

Voilà pourquoi ce qui était une farce de mauvais goût à l’ONU (l’admission de la Palestine) est devenu une bouffonnerie nauséabonde à l’UNESCO.

En proclamant l’admission de la Palestine (un État qui n’existe pas), la secrétaire générale de l’UNESCO a déclaré que ce nouveau venu est le «fruit de l’aspiration d’un peuple à rejoindre pleinement la famille des nations du monde, liées entre elle par une même ambition de paix, et le partage de valeurs communes». Elle a dit ça sans rire! Quelle apothéose d’hypocrisie!

Comment peut-on parler d’une «même ambition de paix» quand tout le monde sait qu’une pluie de roquettes en provenance de Gaza ne cesse de tomber sur les villes et villages israéliens; que l’on massacre des enfants juifs en Judée-Samarie (faut dire que ce n’est pas bien grave : ce sont des enfants de «colons»); que l’on célèbre et glorifie des assassins dans les rues de Gaza et de Ramallah; que l’on enseigne la haine des Juifs dans les écoles de Palestine; que les droits humains les plus élémentaires sont piétinés en territoire palestinien (surtout à Gaza); que les chrétiens y sont persécutés sans vergogne; que le futur État palestinien sera «judenrein», comme on disait en Allemagne Nazie, c’est-à-dire interdit aux Juifs (alors qu’en Israël plus d’un million d’Arabes sont des citoyens à part entière).

Ajoutons au tableau que l’embryon d’État est corrompu jusqu’à la moelle et que sa survie n’est possible que grâce à des centaines de millions de dollars en subventions provenant surtout des démocraties. Et que cet argent sert non seulement à enrichir les caïds du Fatah et du Hamas, mais aussi à rémunérer les terroristes, reconnus coupables après procès, et emprisonnés en Israël (60 millions d’euros par année).

Et puisque la vocation de l’UNESCO, c’est la promotion de la culture, sait-elle, la secrétaire générale, que la culture dominante en territoire palestinien, c’est la culture de la haine des Juifs, la culture du racisme antisémite et la culture du terrorisme? Veut-elle vraiment en faire la promotion?

Alors, oui, je n’ai aucune réticence à rendre hommage au Premier Ministre Harper. Il est du côté du Droit et il refuse de cautionner le terrorisme et l’antisémitisme. Il est du côté de la Démocratie et il soutient la démocratie israélienne. Il est du côté de la Liberté et des valeurs fondamentales de l’Occident et il reconnait que l’État Israël est une terre de liberté, avant-poste de la civilisation occidentale dans un environnement hostile ou des forces obscurantistes veulent le «rayer de la carte».

Et je suis vraiment désolé de voir un pourfendeur de lâchetés et d’inepties comme Gilles Proulx dénigrer et rabaisser la position, honorable et courageuse, du PM Harper sur la question israélo-palestinienne.

Jacques Brassard