vendredi 28 décembre 2012

NOUVELLE ICÔNE FAUNIQUE: LE CARIBOU FORESTIER


(Chronique parue le 28 décembre dans le Journal de Québec)

L’attelage de caribous du Père-Noël est-il formé de caribous de la toundra ou de caribous forestiers? La question est fondamentale car si ce sont des caribous forestiers, ils constituent, selon Greenpeace,  une espèce menacée, et  il faut non seulement protéger leur habitat mais interdire au  Père-Noël de les fouetter.

Lorsqu’il y a plus de dix ans, étant ministre des ressources naturelles, on m’avait informé sur le «caribou forestier», j’avais fait preuve d’une certaine perplexité. Le «caribou forestier»? C’est quoi, ça? Un caribou trop paresseux pour migrer vers le nord? Un caribou qui a décidé de manger comme l’orignal?

En fait, j’ai compris plus tard pourquoi les écolos (et surtout Greenpeace) voulaient en faire une espèce particulière. C’est qu’en protégeant son habitat, voyez-vous, on se trouvait à justifier l’interdiction de récolte dans la forêt fréquentée par cette nouvelle icône faunique. Il fallait absolument donner le statut d’aires protégées à ces territoires.

Je n’ai jamais adhéré à cette approche. Pourquoi l’orignal, l’ours, le loup, le renard, le lièvre sont-ils en mesure de s’adapter dans un milieu forestier faisant l’objet de récolte…et pas le caribou dit forestier?

La question est d’autant plus pertinente que, depuis plusieurs années, on pratique ce qu’on appelle la coupe en mosaïque, ce qui signifie qu’on ne prélève qu’entre 40 et 50% de la matière ligneuse. Toutes les espèces s’accommodent très bien de ce mode d’exploitation. Et pas le caribou?!

Il saute aux yeux qu’on est en face d’une entourloupette pour augmenter la superficie d’aires protégées en forêt boréale. Et on sait qu’en matière de mystification et de désinformation, Greenpeace est inégalable.

N’oublions pas non plus que la multinationale verte et ses caciques «sont devenus au fil des années, écrit Pierre Kohler dans son livre, Le Vrai Visage des Guerriers Verts, toujours plus intolérants dans leur vision des choses, plus insatiables dans leurs exigences et plus effrontés dans leurs affirmations.»

Il faut bien évaluer les conséquences d’une pareille croisade. Déjà, depuis quelques années, en visant 8%, puis 12% d’aires protégées en forêt boréale, il en est résulté une baisse substantielle de la possibilité forestière. Donc un déficit d’approvisionnement qui se traduit concrètement en pertes d’emplois.

Si vous soustrayez 3 millions de mètres cubes à des fins de protection du caribou dit «forestier», c’est 9000 emplois de moins dans un secteur économique déjà durement touché par la crise.

Est-ce que Greenpeace se soucie des êtres humains qui seront éjectés du marché du travail par la mise en œuvre de son plan de sauvetage du caribou dit «forestier»? Pas le moins du monde! Greenpeace, dans toute son histoire, ne s’est jamais préoccupé des dégâts humains provoqués par ses positions et ses actions écolo-extrémistes. Greenpeace a toujours réservé sa compassion pour les baleines, les ours blancs ou les caribous. Les travailleurs jetés à la rue, Greenpeace s’en fout!

Et voilà que Greenpeace part en guerre contre Résolu (l’ex Abitibi-Bowater) qui a pourtant reçu la certification FSC en matière d’aménagement. Les Guerriers Verts vont massacrer sa réputation si l’entreprise ne capitule pas. On connait «les méthodes mafieuses de Greenpeace», selon l’expression d’un quotidien suédois. «Si vous faites ce que nous vous disons de faire, nous vous laisserons en paix. Sinon…»

Il est don impérieux que l’industrie forestière, les syndicats, le monde municipal et l’État résistent à ce chantage éhonté de Greenpeace. L’avenir de l’industrie forestière en dépend.

Jacques Brassard

 

vendredi 21 décembre 2012

EN DIRECT D'UN VILLAGE-FANTÔME

(Chronique parue le 21 décembre dans le Journal de Québec)
                                 

Lorsque je suis devenu ministre de l’environnement à l’automne 94, il y  avait sur mon bureau un rapport du BAPE portant sur un projet de mini-centrale au pied de la chute de Val-Jalbert, site touristique bien connu, tout près de Roberval, ou l’on retrouve, en plus de la chute (qui est magnifique), les ruines d’un village déserté lorsque l’usine de pâte à papier qui s’y trouvait a fermé ses portes en 1927. C’est le village-fantôme.

Le rapport du BAPE était négatif et recommandait au ministre de ne pas autoriser le projet. Et s’il est vrai que  les recommandations du BAPE ne sont pas exécutoires, il n’en demeure pas moins qu’il faut de solides raisons pour ne pas en tenir compte. J’ai donc présenté un projet de décret au Conseil des Ministres donnant suite aux recommandations du BAPE. Il fut adopté et, lors d’une conférence de presse sur le site même de Val-Jalbert, j’ai annoncé que le projet était refusé.

Voilà pour la petite histoire.

Récemment, le même projet, concernant la même chute, est autorisé par le Gouvernement Marois sur la base d’un rapport du BAPE recommandant cette fois-ci sa réalisation. Le projet est piloté par une société communautaire regroupant MRC et Innus.

Les deux projets sont-ils semblables? À première vue, je crois. Mais comme je ne suis pas un écolo de choc, la concrétisation du projet ne perturbera pas mon sommeil. Quelques questions ont quand même surgi dans mon esprit.

Par exemple, je fus étonné de voir les écolos mettre de l’avant un argument de nature économique. Le coût de l’électricité produite, proclamaient-ils, est beaucoup trop élevé (13 cents le Kw) et il est scandaleux que l’on refile la facture aux usagers d’Hydro-Québec. Des écolos qui se soucient de la dimension économique d’un projet et qui se font de la bile pour les usagers, voilà qui est vraiment inusité!

Est-ce à dire que, désormais, ils vont examiner les coûts prohibitifs et l’inefficacité énergétique des grands vire-vent? Vont-ils désormais cesser de se prosterner devant ces gigantesques totems éoliens? À suivre!

D’autre part, j’ai appris de la bouche même de la Première Ministre que ce qui a fait pencher la balance en faveur du projet, c’est le partenariat avec les autochtones de Mashteuiatsh. Ah! Bon! Je n’ai rien contre l’implication des autochtones dans le développement économique mais il ne faudrait pas en faire une condition d’acceptabilité pour tout projet économique sur le territoire du Québec.

J’avoue que ça me chicote de voir, depuis des années, les autochtones s’attribuer une sorte de droit de veto sur les projets de développement économique dans d’immenses territoires dont ils revendiquent ni plus ni moins la propriété. Il s’agit là d’une pratique, devenue courante chez les Premières Nations, de maquignonnage à grande échelle où l’on troque des millions contre d’hypothétiques violations des droits autochtones.

Enfin, j’avoue que j’ai été plutôt estomaqué quand j’ai lu la réaction du député de Roberval, Denis Trottier. Il a déclaré qu’il aurait été contre si le promoteur avait été une entreprise privée. Voilà un cri du cœur qui fleure bon le socialisme. Le projet est communautaire, donc, il est ontologiquement vertueux. Étrange grille d’analyse!

J’en conclus que si le développement du Nord se fait dans un tel carcan «idéologique», il risque malheureusement de ne pas donner les fruits (investissements et création d’emplois) qu’on en attendait.

Jacques Brassard

 

 

vendredi 14 décembre 2012

UNE AUTRE GRAND-MESSE INABOUTIE

(Chronique parue le 14 décembre dans le Journal de Québec)

À chaque année, le gratin climato-alarmiste se rassemble dans des hôtels 5 étoiles climatisés pour se livrer à des séances intensives de parlote sur le péché capital et mortel de l’Humanité, soit ses émissions malfaisantes de CO2.

Mais depuis la grand-messe de Copenhague qui s’est achevée en foire d’empoigne, toutes ces liturgies planétaires  finissent en veillées funèbres. Mais comme on n’ose pas cependant procéder à l’enterrement du Protocole de Kyoto, on le maintient dans le coma artificiel. Mais au fond, entre nous, il est bel et bien mort.

Cette fois-ci, c’est à Doha, au Qatar, qu’on évite encore le constat de décès par une entente de dernière minute qui maintient sous respiration artificiel l’accord de Kyoto…jusqu’en 2020. Mais cet accord n’engage que  certains pays, dont l’Union européenne, fascinée par le suicide économique. Ces pays ne représentent que 15% des émissions de CO2 dans le monde. Le Canada, les États-Unis, les pays émergents, dont la Chine et l’Inde, et les pays pauvres ne sont pas liés par cette entente.

Ceci étant dit, il ne faut pas s’attrister de l’inévitable mise au tombeau du traité de Kyoto puisqu’aucun pays signataire n’a atteint ses objectifs de réduction des émissions de CO2.

Et pour cause. Il aurait fallu pour ce faire stopper la croissance économique et même s’engager dans la décroissance. Encore une fois, mise à part l’Union européenne qui a le goût morbide du déclin, peu de pays croient salutaire de sombrer dans le masochisme économique.

Au contraire, de plus en plus d’États se rendent compte aujourd’hui que les sacrifices imposés par Kyoto sont  inutiles. D’abord, parce que la thèse de la fin prochaine de l’ère des hydrocarbures est désormais invalidée. «L’exploration de territoires inconnus, écrit Claude Allègre dans le Point, le développement de l’offshore, mais surtout la découverte d’hydrocarbures non conventionnels nous conduisent aujourd’hui à penser que, même en tenant compte de la forte croissance des pays émergents, les réserves d’hydrocarbures  sont plutôt de l’ordre du siècle ou peut-être même de deux siècles. La prétendue transition énergétique n’est donc pas pour maintenant!»

Ça tombe bien, car les filières énergétiques dites renouvelables se sont avérées justement inaptes à assurer cette transition. L’éolien, par exemple, trop coûteux et peu efficace, ne peut manifestement pas remplir le rôle majeur que les écolos lui destinent.

Ensuite, et je le répète, les fondements scientifiques de Kyoto se sont désagrégés au fil des ans. Et, tout particulièrement, la croyance en un réchauffement provoqué par les émissions de CO2 d’origine humaine. Si cette thèse ne s’avère plus valide, des traités comme celui de Kyoto sont nuls et non avenus et les Grands Messes climatiques ne sont plus que des jacasseries planétaires, pompeuses et futiles.

Quand donc la science du climat va-t-elle s’affranchir d’un néfaste état de dépendance à l’égard de l’idéologie écolo-réchauffiste?  Lorsqu’on lit Claude Villeneuve, le Maître à penser de l’Université de Chicoutimi, ce n’est pas pour demain.

Récemment, il se désespérait du fait que le taux de CO2 atteigne bientôt 400 parties par million, soit 0,04% de l’atmosphère. Mais il ignorait pourtant le fait majeur de l’arrêt du réchauffement mondial depuis 16 ans. Étonnant tout de même! Et il continue de prendre pour argent comptant les prévisions des modèles climatiques dont les lacunes et les insuffisances sont pourtant connues.

Le réchauffisme est mort, mais il survit encore  dans des carrières  qu’il a inspirées.

Jacques Brassard

vendredi 7 décembre 2012

LE TEMPS PRESSE

(Chronique parue le 7 décembre dans le Journal de Québec)
                                                       

La ministre de L’immigration, Diane de Courcy, s’interroge et s’inquiète tout à la fois sur l’échec relatif de la francisation des immigrants. Elle reconnait que sur plus de  50,000 immigrants qui arrivent chaque année, 12000 d’entre eux ne peuvent dire un mot de français à leur descente d’avion et que 5000 d’entre eux ne s’inscriront à aucun cours de français.

Ce qui signifie, reconnait la ministre, que le Québec «échappe ainsi, année après année, quelque 40% des nouveaux arrivants non francophones.»

Que doit-on conclure de ces faits? D’abord, qu’il est légitime de penser que ces immigrants non francophones et non francisés, ou s’intègrent à la communauté anglophone, ou s’enferment dans un ghetto.

Ensuite, qu’il est tout aussi légitime de conclure que la capacité d’intégration de la société québécoise n’est pas d’un niveau suffisamment élevé en regard du nombre d’immigrants qui arrivent chaque année, puisque plusieurs milliers des nouveaux venus échappent, à chaque année,  à toute francisation.

Enfin, ce qui découle de ces faits, c’est la pertinence de remettre en cause le seuil maximal d’immigrants reçus depuis 2008, soit 55000 par année.

En 2008, rappelons-nous, alors que libéraux et péquistes s’entendaient comme larrons en foire pour juger tout à fait raisonnable d’accueillir 55000 immigrants chaque année (10000 de plus), Mario Dumont, lui, trouvait imprudent et irresponsable de rehausser le seuil à un tel niveau. 45,000, c’était même déjà trop.

Mario Dumont et l’ADQ furent alors accusés de nourrir des préjugés contre les immigrants. Maka Kotto, du PQ, traita même M. Dumont de «lepeniste» (Le Pen étant le chef du Front National, parti français d’extrême-droite). Bref, Mario Dumont fut cloué au pilori pour avoir osé remettre en question et jugé trop élevé le seuil d’immigration.

Pourtant, la question est on ne plus pertinente et légitime. Se pourrait-il que notre incapacité à bien intégrer les immigrants ne soit pas seulement liée à l’insuffisance de ressources et de moyens, mais aussi au fait qu’il en arrive TROP à chaque année? Se poser une telle question n’a rien à voir avec le racisme, la xénophobie ou le «lepénisme».

Regardons ce qui se passe en Europe. Tous les pays se sont ouverts à une immigration massive plus ou moins contrôlée. En France, c’est 200,000 qui arrivent chaque année. Et c’est sans compter les illégaux. Rendez-vous compte : en cinq ans, c’est un million qui débarque. Et tous ces pays se sont englués dans le multiculturalisme. Avec comme conséquence, le communautarisme, c’est-à-dire des communautés culturelles, ethnico-religieuses, repliées sur elles-mêmes. Ce qui signifie également des millions de personnes vivant dans des zones de non-droit (des «territoires perdus de la République», comme on dit en France) assujetties aux prêcheurs islamistes et aux gangs organisés, les deux haïssant leur société d’accueil.

Je sais bien qu’au Québec, nous n’en sommes pas là. Mais les conditions pour y arriver sont bien présentes. D’une part, le multiculturalisme est bien implanté chez nous. Ce qui veut dire que l’on encourage les communautés culturelles  à sauvegarder et à promouvoir leurs identités respectives. Avec comme conséquence que, depuis plus de 30 ans, au Québec comme au Canada, la moindre évocation d’une politique d’immigration fondée sur l’assimilation est perçue comme une hérésie raciste ultra nationaliste. Et d’autre part, nous accueillons trop d’immigrants.

S’il est urgent de renforcer notre loi linguistique, il est tout aussi urgent de revoir à la baisse le seuil d’immigration.

Jacques Brassard

vendredi 30 novembre 2012

D'UNE TRÊVE À L'AUTRE


 (Chronique parue le 30 novembre dans le Journal de Québec)

                                              

Il y a donc une trêve au Moyen-Orient. Une qui fait suite à d’autres. Et qui ne sera pas respectée par les brigades terroristes nazislamistes du Hamas qui vont s’empresser de reconstituer leurs stocks de missiles (en provenance d’Iran surtout) et reprendre ensuite, d’ici peu de temps, leurs tirs sur les populations civiles d’Israël. Et alors, Israël, à bout de patience, ripostera de nouveau par des opérations très ciblées dans le but de réduire à néant la nouvelle puissance de feu des terroristes.

Le 21 novembre dernier, le Secrétaire Générale de l’ONU, en visite à Jérusalem, s’inquiétait des victimes civiles. «Malheureusement, lui répondit le PM israélien, Benjamin Netanyahu, le Hamas et le Jihad Islamique et les autres groupes terroristes, ne partagent pas votre inquiétude. Ils ciblent délibérément et sans discrimination nos civils et ils se cachent délibérément derrière leurs civils. Les terroristes ciblent nos enfants et ils utilisent leurs enfants comme boucliers humains.»

Comment se fait-il que la médiacratie occidentale (journalistes amnésiques, reporters aveugles, experts complaisants) soit incapable de reconnaître ces faits d’une évidence pourtant aveuglante : des escadrons terroristes, pétris de haine des Juifs, et aux intentions génocidaires, arrosent des populations civiles d’un État démocratique d’une pluie de missiles, pendant des mois et des mois, et quand l’État démocratique décide en toute légitimité de riposter, les terroristes islamonazis installent leur lance-missiles au milieu des civils, à proximité d’écoles et d’hôpitaux?

Que se passe-t-il quand la caste intello-médiatique ignore ces faits? Elle renvoie les belligérants dos-à-dos. Cette aberrante équivalence morale donne alors naissance à une abjecte inversion : l’agresseur se métamorphose en victime et l’agressé devient l’agresseur.

Lorsque l’État d’Israël, ne pouvant plus tolérer ces tirs de missiles en continu, riposte avec beaucoup de retenue, ciblant les dépôts d’armes et les tireurs de roquettes, soudainement, la médiacratie occidentale sort du coma et se précipite aux côtés des terroristes islamistes et de leurs boucliers humains, «malheureuses-victimes-d’un-État-malfaisant».

À chaque rupture de cessez-le-feu, cette mascarade médiatique me lève le cœur. Quand donc les borgnes intello-médiatiques prendront-ils la juste mesure du Hamas, une organisation terroriste, barbare, antisémite, totalitaire et génocidaire?

«L’idéologie du Hamas, écrit Jacques Tarnero, un essayiste français spécialiste du terrorisme, écrite en toutes lettres dans sa charte n’a qu’un seul but : l’anéantissement d’Israël et l’assassinat des Juifs. Le Hamas n’est pas une organisation de résistance mais le bras armé de l’offensive islamiste planétaire dont Israël constitue la ligne de front.»

Croire à une prétendue symétrie entre un État démocratique et un régime terroriste et génocidaire, c’est se voiler la face devant les intentions proclamées des jihadistes  du Hamas, qui carburent à la haine des Juifs, «d’effacer Israël de la page du temps», pour parler comme le très tolérant président iranien. Cet objectif est d’ailleurs largement partagé par le monde musulman. Croire à cette fausse symétrie, c’est rejoindre la cohorte des idiots utiles qui fraternisent avec les suppôts du Hamastan.

Heureusement, cette fois-ci, plusieurs États, dont le Canada (félicitations, M. Harper!), ont reconnu sans équivoque le droit et la légitimité d’Israël de défendre son territoire et sa population contre des barbares islamistes qui s’attaquent aux civils et qui s’en servent comme bouclier humain.

La prochaine fois, peut-être faudra-t-il liquider le Hamas et remettre les clés de Gaza à L’Autorité Palestinienne! J’entends déjà les hurlements planétaires…

Jacques Brassard

mercredi 28 novembre 2012

DIRECTION: CUL-DE-SAC

(Chronique parue le 27 novembre dans le Journal de Québec,
édition du Saguenay-Lac-St-Jean)
                                  

En Occident, les États-Providence sont en crise. Certains, comme la Grèce et l’Espagne, se disloquent et tombent en faillite. D’autres, comme la France, foncent droit dans le mur.

Tel est le fruit de 40 ans de financement d’un interventionnisme étatique débridé par la dette et le déficit.

Le Québec n’y échappe pas. Le dernier budget le démontre amplement. Et si l’État québécois ne pouvait pas compter sur les milliards de transferts fédéraux et de péréquation, nous serions dans la même situation que l’Espagne ou la Grèce. Certainement la France en tout cas.

D’ailleurs, le Gouvernement québécois le reconnait implicitement puisqu’il trouve qu’il ne reçoit pas assez de manne fédérale. Alors, imaginez s’il n’en recevait pas du tout. Nous serions au bord de la banqueroute.

Mais, même avec le B.S. fédéral (largement financé par ailleurs par les dollars du sale pétrole albertain), la situation budgétaire du Québec n’en demeure pas moins alarmante. Qu’on le veuille ou non, notre État-Providence, lui aussi, est plongé dans une crise, non pas seulement circonstancielle, mais intrinsèque, structurelle. En fait, nous nous dirigeons rapidement dans un cul-de-sac.

Peut-on l’éviter? Pas avec le budget Marceau, assurément. Il est vrai que l’on vise un budget équilibré (ce qui est louable), mais en s’engageant dans le même processus que le gouvernement de Lucien Bouchard à la fin des années 90. Ce qui veut dire que l’on continue d’engloutir des milliards dans le système de santé (un puits sans fond) sans que l’on puisse constater une amélioration des services et que, en même temps, toutes les autres missions de l’État se voient imposer de douloureuses compressions budgétaires.

Mais la démarche Bouchard est-elle toujours appropriée? Le budget de la santé va bientôt atteindre 50% des dépenses de l’État. Sans résultats probants. Par ailleurs, est-il raisonnable et judicieux de toujours faire subir aux autres missions de l’État de sévères amputations de ressources et de moyens d’actions?

Manifestement, personne, au sein de la classe politique ne songe à revisiter notre État-Providence afin de le remodeler en profondeur. C’est pourtant ce qu’il faudra faire. En Europe, les seuls pays qui se portent relativement bien sont ceux qui ont mené à terme des réformes majeures de leur État-Providence en vue d’en réduire les coûts, l’envergure et l’amplitude. La corpulence, quoi! La France, qui refuse toujours de le faire, s’enfonce dans le déclin.

Chez nous, il faudra bien un jour reconfigurer notre système de santé. Les solutions sont toutes connues. Dans une pile de rapports. Claude Castonguay vient tout juste de les exposer dans un livre récent. On ne pourra non plus éviter d’élargir la place du privé. Le courage manque.

D’autres grosses structures de l’État-Providence devront être réformées. Les services de garde, l’assurance parentale, les commissions scolaires, l’échafaudage compliqué des subventions aux entreprises, les régimes de retraite, ce sont tous des programmes plus ou moins chromés qu’il faudra rénover pour les rendre moins coûteux. Afin de vivre selon nos moyens, ce que nous ne faisons pas depuis 40 ans.

Il est cependant bien évident qu’un gouvernement minoritaire n’est pas en mesure d’entreprendre cette nécessaire transformation de notre État-Providence. Il n’en  a ni les moyens, ni la capacité. Et sans doute pas la volonté. Mais la tâche méritoire de revenir au déficit zéro ne dispensera pas la classe politique de l’incontournable chantier de restructuration de l’État-Providence.  Plus on retarde, plus ce sera douloureux.

Jacques Brassard

vendredi 23 novembre 2012

MAIN BASSE SUR LE BAPE

(Chronique parue le 23 novembre dans le Journal de Québec)
                                   

Quand je dis que les Verts sont au Pouvoir à Québec, je sais bien que les gens raisonnables et pondérés trouvent que je dépasse les bornes de la bienséance. C’est que, voyez-vous, les respectables bien-pensants ne connaissent pas vraiment l’idéologie «enverdeuse».

Ils ignorent ou feignent d’ignorer que les écolos purs et durs sont par nature intolérants. Ils détiennent la Vérité et méprisent tous ceux qui osent douter de leur credo.

Et sachez qu’il n’est pas nécessaire qu’ils soient majoritaires au sein du Conseil des Ministres et du caucus. Ils sont si habiles à s’afficher et à pérorer comme des connaisseurs chevronnés en matière de sauvegarde de la Nature que tous les autres autour d’eux se perçoivent comme des ignares inaptes à remettre en question la vulgate écolo.

Donc, les Verts dominent au cœur du Pouvoir à Québec.

Il en découle qu’ils vont s’efforcer de faire main basse sur le BAPE. Rappelons que le Bureau d’Audience Publique en Environnement, créé lors du premier mandat de René Lévesque, joue un rôle clé dans le processus d’évaluation environnementale de tout grand projet industriel et d’infrastructure. Il reçoit l’étude d’impact, procède à des audiences publiques et soumet au gouvernement des recommandations.

La mouvance écolo a toujours eu une attitude ambivalente à l’égard du BAPE. En fait, quand la recommandation rejoint leur position (soit le rejet d’un projet), le BAPE est encensé et son rapport est à la base de leur homélie. Mais quand le BAPE approuve un projet, alors, là, l’anathème s’abat sur l’organisme, considéré comme une officine à la solde du Grand Capital.

Par conséquent, vous comprenez pourquoi le Ministre de l’Environnement, Daniel Breton, un activiste verdoyant qui fut de tous les combats contre les grands projets de développement économique (le suroît, Gentilly II, les gaz de schiste, le pétrole albertain, le Plan Nord, etc) s’est dépêché de mettre le BAPE en coupe réglée.

De quelle façon? D’abord, en faisant une «visite de courtoisie» dans les bureaux de l’organisme. Cette incursion constitue un message limpide aux commissaires et au personnel du BAPE d’avoir à filer doux. Désormais, les travaux et les recommandations de l’organisme devront se conformer à la dogmatique anti développement de l’église écolo.

D’autre part, le Ministre a pris les précautions d’usage. Il a viré le président et le vice-président du BAPE pour les remplacer par deux mollahs verdoyants : Pierre Baril, un activiste réchauffiste et Louis-Gilles Francoeur, un scribe zélé qui a fait du Devoir une gazette écolo de référence.

Dans de telles conditions, le discours de la Première Ministre sur la création de richesse et le développement économique voit sa crédibilité mise à mal par la croisade de son ministre visant à faire rentrer le BAPE dans le moule de la plus stricte rectitude écologique.

De telle sorte que les projets de développement vont se heurter à un BAPE sous le contrôle des sectaires écolos. Avec la perspective d’une mise au rancart programmée.

On évoquera bien sûr le concept de développement durable pour justifier le rejet des projets. Car ce concept est d’une telle élasticité que vous n’avez pas idée combien l’attribut de «durabilité» sera, à toutes fins utiles, impossible à obtenir. Et avec les gardes-chiourmes que le Ministre vient de nommer, il peut être assuré du respect de l’orthodoxie verdoyante.

Jacques Brassard

samedi 17 novembre 2012

ANGÉLISME ET BRICOLAGE

(Chronique parue le 16 Novembre 2012 dans le Journal de Québec)
                                           

Dans ses mémoires, René Lévesque écrit ce qui suit à propos de la loi sur le financement des partis politiques : «De toutes les réformes que nous avons pu mener à bien, voila celle dont je serai toujours le plus fier. Celle également qu’on ne laisserait ternir que pour avoir à s’en mordre les doigts.»

Quand on observe d’un regard horrifié les péripéties sordides de la Commission Charbonneau, on comprend mieux pourquoi, pour René Lévesque, son principal objet de fierté en matière de législation, ce n’était pas la charte de la langue française, ni la loi de l’assurance-automobile, ni celle sur le zonage agricole, c’était la loi sur le financement démocratique des partis politiques.

Or, ne voilà-t-il pas que le nouveau gouvernement, désireux sans doute de montrer que, lui, contrairement au gouvernement précédent, éclaboussé par des allégations de financement occulte et illégal, sera d’une moralité irréprochable. Et il le démontre illico en amendant la loi.

Comment? En fixant à 100$ la contribution  maximale d’un citoyen à un parti politique. Plutôt que 1000$ tel que le prévoit la loi actuelle. Rappelons que du temps de René Lévesque, c’était 3000$. En dollars d’aujourd’hui, ce serait sans doute au moins le double : 6000$.

Est-ce à dire qu’à 1000$, l’intégrité et la moralité sont six fois mieux défendues et sauvegardées qu’à 6000$, et le seront soixante fois mieux en fixant la limite à 100$? Bien sûr que non!

Je dirais même : au contraire! Une limite aussi basse ne fera qu’accroître la tentation de recourir aux prête-noms. Car, voyez-vous, plusieurs l’ont signalé, elle est là, la faille de la loi : les chèques sont personnels, comme le stipule la loi, mais, souvent, l’entreprise pour laquelle travaillait le donateur remboursait le montant donné. C’est ce trou dans la loi qu’il faut colmater.

Par conséquent, limiter à 100$, la contribution aux partis, ce n’est que de l’angélisme «plus blanc que blanc», mais ça ne règle pas le problème, ça ne peut que l’aggraver.  L’ancien ministre Yves Duhaime a bien raison : « Le PQ continue dans sa tradition : il a une mouche à écraser…il sort la masse!»

D’autre part, le gouvernement entend bien extirper de la vie démocratique les manigances politiciennes. De quelle manière? En prévoyant dans la loi des élections à date fixe.

Nous vivons depuis 1792 dans un régime parlementaire de type britannique. Et nous avons conquis la responsabilité ministérielle depuis 1848. Depuis ce temps, le gouvernement doit obtenir et conserver la confiance de la majorité des élus au Parlement. C’est la quintessence même du régime parlementaire britannique. Contrairement au régime présidentiel dont le détenteur du pouvoir exécutif, le Président, est élu au suffrage universel. Et il est indélogeable, même si l’institution législative (le Congrès par exemple) ne lui fait pas confiance et rejette ses propositions.

Dans notre régime (on peut ne pas l’apprécier, mais on ne doit pas le dénaturer), si un gouvernement perd la confiance de la Chambre, il est comme on dit renversé. Ce qui signifie presque toujours des élections. Et s’il est majoritaire, il peut démissionner en tout temps et déclencher un scrutin. Comme Lesage l’a fait en 1962. Et en 1981, autre cas de figure, Lévesque a fait un mandat de presque cinq ans. Dans les deux cas, était-ce des manigances? Dans notre régime, des élections à date fixe, c’est du bricolage …contre-nature.

Jacques Brassard

vendredi 9 novembre 2012

LE DÉCLIN DE L'AMÉRIQUE

(Chronique parue le 9 Novembre 2012 dans le Journal de Québec)
                                             

Une question me turlupine depuis mardi soir : pourquoi les Américains ont-ils réélu le faux-messie de la Maison-Blanche, alors que, de toute évidence, son premier mandat fut manifestement calamiteux?

Comment ont-ils pu mettre entre parenthèses la ruine de l’économie américaine et le désastre de la politique étrangère de la plus grande puissance mondiale et réélire le Génie du Potomac?

Car il faut bien se rendre à l’évidence : l’économie américaine est en panne. Tous les paramètres sont bien connus : un État surendetté (la dette fédérale est passée de 9000 milliards de dollars à 15000 milliards au cours des 4 dernières années); un taux de chômage toujours élevé; le recours aux banques alimentaires qui a bondi de 50%; les entreprises qui renoncent à investir; des milliards de subventions aux énergies dites renouvelables qui ont mené à des faillites en cascade. 

Devant une pareille débâcle, comment les électeurs ont-ils pu croire à la rengaine obamienne voulant que, puisque la crise s’était déclenchée avant son investiture, le demi-dieu de Chicago n’était nullement responsable du délabrement de l’économie américaine? C’est quand même lui qui a choisi de sortir de la dépression et de relancer la croissance par l’endettement massif et les déficits astronomiques. Et ce fut un échec lamentable dont il est pleinement responsable. Comme il est tout aussi indéniable que c’est Reagan qui est responsable de la sortie de crise et de la mutation de l’économie dans les années 80.

Sur le plan international, «les années Obama, écrit Guy Millière, ont vu s’effectuer la plus grande avancée de l’islam radical sur la planète». Après avoir joué un rôle essentiel dans le démantèlement des deux fléaux totalitaires qui ont ravagé le monde au XXe siècle, le nazisme et le communisme, il saute aux yeux que les États-Unis sous Hussein Obama ont renoncé à combattre ce nouveau totalitarisme que constitue l’islamisme.

Le «Benghazi gate» illustre bien cette complaisance et cette démission à l’égard de l’islam radical qui caractérisent la politique étrangère du gouvernement Obama. Quatre Américains, dont l’ambassadeur en Lybie, ont été massacrés à Benghazi à la suite d’une attaque d’une brigade terroriste d’Al Quaida qui a duré sept heures. À trois reprises, une demande de secours leur a été refusée au plus haut niveau de l’État. Pendant deux semaines, le Président n’a pas voulu reconnaître qu’il s’agissait d’une agression terroriste planifiée. Le scandale de Benghazi, toujours sous enquête au Congrès, pourrait bien devenir un cauchemar pour Obama.

Si Obama a pu être réélu, c’est sans aucun doute parce que les États-Unis ont connu une profonde mutation. L’adhésion aux valeurs fondatrices du pays (liberté, responsabilité, morale judéo-chrétienne) est loin désormais d’être unanime. La dépendance envers l’État s’est accrue. L’assistanat a progressé notablement. Et Obama, incarnation de la gauche du parti Démocrate, a su rallier à lui pauvres et chômeurs en stigmatisant les riches et les puissants, avec qui pourtant il a de solides accointances.

Et pour une deuxième fois, il a gagné grâce …à «l’argent et aux votes ethniques». Le fait est que les Noirs ont voté démocrate à 96%, les latinos à 75% et les asiatiques à 73%. En réalité, seul l’électorat blanc est divisé.

Nous voilà donc, de nouveau, avec un Président qui peinera à sortir l’économie du coma et  qui laissera l’islam radical progresser. Cela pourrait bien s’appeler le début du déclin de l’Amérique. Et de l’Occident.

Jacques Brassard

ADDENDUM

Vous pourrez lire dans la section «commentaires» une contribution typique de la gauche: un mélange de procès d'intention, de diabolisation de l'adversaire et de mensonges purs et simples.
Procès d'intention d'abord. Je croirais, selon lui, que les noirs, les latinos et les femmes ne sont pas de «vrais américains». Les seul vrais, pour moi, ce serait les «wasp's». En d'autres termes, je suis raciste, xénophobe et mysogine. N'en jetez plus, je suis comblé! Les Républicains aussi ont les mêmes tares que moi. Et, forcément, les tea parties. En fait les Républicains sont «une gang d'enragés» et les tea parties des «fous furieux». Et le procès est de courte durée. Les preuves sont inutiles. La cause est entendue. Et les pharisiens de gauche, tel le ci-devant commentateur, peuvent alors s'imbiber de bonne conscience et afficher leurs vertus exemplaires.
La diabolisation de l'adversaire ensuite. C'est là une vieille tactique de la gauche. Nous, la racaille de droite, nous sommes vraiment infréquentables. Et pas montrables. Parce que nous sommes motivés par «la haine, le mépris, le désir de vengeance». Dieu que nous sommes méchants! On fait même appel à Kant pour bien montrer que la gauche a de la culture. Alors que, c'est bien connu, les sales Républicains et les minables tea parties sont des ignares, des crétins et des pestiférés qui doivent penser que Kant est un joueur de baseball.
Des mensonges enfin. Ainsi, «la maxime de la droite républicaine et du tea party est de faire payer les pauvres». Comment peut-on sérieusement proférer une pareille ineptie? Ou est-il allé pêcher une telle baliverne? Il y a assurément une profonde divergence de points de vue entre la droite et la gauche relativement à la gouvernance de l'État. La gauche est keynésienne: la relance de l'économie doit se faire par l'endettement, les déficits et l'accroissement de la ponction fiscale. Et on voit ce que ça donne: un désastre! La droite privilégie, elle, la réduction massive des dépenses de l'État et une réduction du fardeau fiscal pour sortir de la crise. Dans les années 80, Ronald Reagan et Margaret Thatcher ont démontré que les façons de faire de la droite réussissent mieux que celles de la gauche, donc celles choisies par Obama. Et «faire payer les pauvres» ne fait nullement partie de la méthode de la gauche.
Dernière remarque. C'est tellement facile et réconfortant de voir les tea parties comme des «fous furieux». De cette façon, les vertueux de la gauche sont dispensés d'examiner les valeurs et les convictions de ces honnêtes citoyens qui sont toujours attachés aux valeurs fondatrices de l'Amérique (dont la liberté, au premier chef), à la famille, au sens de l'effort et qui pensent que trop de dépendance envers l'État n'est pas souhaitable. Ce ne sont donc ni des fous, ni des enragés.
Mais quoique je dise et quoique j'écrive, nous savons bien que c'est peine perdue. La gauche est tellement suffisante, tellement imbue d'elle-même qu'il est vain d'essayer de la faire sortir de son credo et de ses dogmes.
Jacques Brassard




 

 

vendredi 2 novembre 2012

BANDE À PART


  (chronique parue le 2 Novembre 2012 dans le Journal de Québec)                                         

L’élection québécoise de septembre a manifestement porté les Verts au Pouvoir. Les ministères clés de l’environnement et des ressources naturelles sont entre les mains de deux écolos de stricte observance. Les deux sont animés d’une aversion, de nature idéologique, à l’égard des hydrocarbures, ce qui risque fort d’entraver et même de bloquer l’exploration et l’exploitation des ressources gazières et pétrolières au Québec.

Il est vrai que, devant l’Association Pétrolière et Gazière du Québec (présidée par Lucien Bouchard), la ministre Martine Ouellet a exprimé son accord avec la production de pétrole au Québec. Mme Marois aussi. On verra dans les mois qui viennent si un pareil engagement va se traduire par des décisions et des actions concrètes. Et l’une de ces décisions sera, de la part de la ministre, de lever le moratoire, officieux sinon officiel, qui empêche d’exploiter le site prometteur d’Old  Harry dans le golfe St-Laurent.

Prendra-t-elle cette décision? À voir! Mais si elle la prend (ce qu’il faut souhaiter), elle devra affronter les brigades «enverdeuses», c’est-à-dire, en somme, ses camarades de combat pendant des années. Ce qui serait une rupture fort douloureuse.

 Mais il faut faire diligence. Car, déjà, Terre-Neuve s’active dans le secteur. D’ailleurs, la ministre n’a aucun motif pour ne pas aller de l’avant puisque le gouvernement précédent a conclu un accord avec le fédéral sur le partage des redevances. Nous verrons bientôt si son engagement pris devant l’APGQ n’était qu’une gentillesse de circonstance.

Dans le cas des gaz de schiste, c’est une toute autre histoire. Madame la ministre continue de proclamer qu’il n’y a pas de technologies suffisamment sécuritaires pour lever le moratoire. Il semblerait que le dossier est désormais entre les mains du ministre de l’environnement.  Ce qui n’est guère rassurant. En fait, le dossier transite d’une ministre écolo vers un ministre encore plus écolo.

Et, à cet égard, Lucien Bouchard a bien raison de signaler que si le Québec «devait renoncer à développer son potentiel gazier, il ferait curieusement figure à part au sein de l’entourage continental de ses voisins». Est-il vraiment souhaitable de faire ainsi bande à part?

Aux États-Unis, des milliers de puits sont en production et il s’avère que la technologie utilisée et mise au point depuis des décennies, la fracturation hydraulique, n’entraîne aucunement la contamination de la nappe phréatique. Par conséquent, la Grande-Peur des bien-pensants verdoyants, soit la pollution des aquifères, n’est nullement fondée.

Dans une étude substantielle, le New-York State Department  of Conservation écrit sans équivoque «qu’aucune occurrence de contamination des eaux souterraines n’a été enregistrée suite à des forages horizontaux ou l’emploi de fracturation hydraulique dans l’État de New-York».

Et le même constat a été fait par les agences environnementales et locales pour les États de l’Alabama, Alaska, Colorado, Indiana, Kentucky, Louisiane, Michigan, Oklahoma, Tennessee, Texas, Dakota du Sud et Wyoming.

À moins de continuer de faire croire aux citoyens que les États-Unis sont un État  du Tiers-Monde qui n’a aucune réglementation environnementale digne de ce nom, je ne vois pas comment les Verts au Pouvoir à Québec peuvent persister à cautionner la désinformation systématique qui sévit chez nous en matière de gaz de schiste.

La France mise à part (Québec et France : même aveuglement!), l’Europe aussi s’est lancée dans l’exploitation de cette ressource. Y compris l’Allemagne, l’État sans doute le plus vert au monde!

Jacques Brassard

 

 

mardi 16 octobre 2012

LES VERTS AU POUVOIR


                                         

En déclarant que, désormais, les Verts étaient au pouvoir à Québec, le nouveau Ministre de l’environnement, Daniel Breton, ne faisait pas que se péter les bretelles, il énonçait un fait. Une vérité qui ne pouvait surprendre que les inattentifs. Car il était évident, et depuis un bon moment, que Pauline Marois s’était entourée d’une garde rapprochée écolo radicale et que cette dernière ne pouvait qu’occuper une place centrale dans le nouveau gouvernement.

Mais le pire est survenu : une verdoyante pur jus, Martine Ouellet, titulaire du ministère économique le plus important de l’État, celui des ressources naturelles. C’est, je l’avoue, la nomination qui m’a le plus …horrifié. C’est comme confier au renard la surveillance du poulailler en croyant qu’il va inciter les poules à pondre! Stupéfiant!

Et Madame la Ministre a commencé très rapidement à faire de ravages. Sa déclaration sur les gaz de schiste est exemplaire de sa rigidité idéologique. Ainsi donc, elle ne voit pas le jour ou des technologies sécuritaires permettront l’exploitation des gaz de schiste. Aberrant!

Il y a des milliers de puits aux États-Unis qui produisent du gaz de schiste à partir d’une technologie mise au point depuis des décennies, la fracturation hydraulique, et cela sans dommages environnementaux majeurs. La Grande Peur des bien-pensants écolos, soit la contamination de la nappe phréatique, n’est d’aucune façon une réalité dans les États américains on l’on exploite ce type de gaz. Sinon, ça se saurait!

Les États-Unis, grâce à cette production  de gaz de schiste, ont considérablement accru le niveau de leur indépendance énergétique. Et c’est sans compter les effets économiques bénéfiques en matière d’investissements et de création d’emplois. Dans l’Amérique que le Messie Obama a menée à la ruine, c’est le secteur gazier qui est, à toutes fins utiles, le seul qui connait la croissance et qui crée de la richesse.

Nous aussi, au Québec, nous pourrions connaître un développement économique utile et avantageux en permettant, dans des conditions sécuritaires (ce qui est tout à fait possible dans l’état technologique actuel), l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste.

Mais on ne le fait pas et on ne le fera pas parce qu’on s’est laissé baratiner et désinformer par les chamans «enverdeurs»  et «environnementeurs», plus soucieux de faire triompher leur aversion quasi-religieuse pour les hydrocarbures (dont la combustion a le malencontreux effet de produire du CO2, ce gaz diabolique, symbole exécrable du capitalisme industriel) plutôt que de permettre une amélioration significative de la situation économique des Québécois.

Madame la Ministre n’est, parait-il, pas contre cependant l’exploitation du pétrole dan le golfe St-Laurent. Va-t-elle se contenter de ne pas être contre…ou va-t-elle poser des gestes concrets pour favoriser activement l’exploration et l’exploitation du site très prometteur dénommé Old Harry? Si, par ailleurs, elle n’est pas simplement passive, elle aura alors à se tenir debout face aux cohortes verdoyantes (ses amis et ses compagnons de lutte) qui vont se déchaîner contre toute forme d’exploitation pétrolière sous terre aussi bien qu’en mer. J’ai bien peur qu’elle va brandir très vite le drapeau blanc, celui de la capitulation honteuse.

Or donc, le Vert sont au pouvoir. Ce qui était prévisible (ils l’étaient déjà du temps des libéraux) quand on sait que toute la classe politique au Québec (ou presque) est envoûtée et subjuguée par le clergé écolo. En fait, nos politiciens meurent de trouille dès qu’un groupuscule vert sort ses pancartes et éructe ses slogans. Ils font dans leur froc et ils s’agenouillent.

Dans ces conditions, il n’est guère surprenant de voir la nouvelle Première Ministre confier à une écolo pure et dure un ministère qui devrait normalement jouer un rôle essentiel en matière de création de richesse. 

Je crains que Mme Ouellet n’ait pas fini de faire des dégâts.

Jacques Brassard    (16 octobre 2012)

 

 

dimanche 16 septembre 2012

L'INSOUTENABLE LÉGÈRETÉ DE LA VICTOIRE


                               

Il y aura donc un gouvernement minoritaire du Parti Québécois. Avec moins du tiers des suffrages exprimés et un écart de moins de 1% avec le PLQ, sa légitimité sera fort modeste et sa marge de manœuvre très mince. Voilà une victoire qui n’a rien d’un triomphe, c’est le moins qu’on puisse dire.

Chroniqueurs, blogueurs, experts vrais ou prétendus, éditorialistes ont tellement glosé sur cette élection qu’il n’y a plus grand-chose à rajouter. Glosons malgré tout!

Je vous dirai d’abord que, contrairement aux journalistes qui l’ont trouvée passionnante (sans doute parce que la lutte était serrée), moi, j’ai trouvé cette campagne électorale déprimante.

Car, voyez-vous, les partis politiques québécois (notez que c’est partout pareil)  ont tous mené le jeu électoral avec le même vieux logiciel datant de la Révolution tranquille. Il s’agit d’empiler des engagements ayant pour but, soit «d’enrichir» un programme étatique existant, soit d’en créer d’autres. L’opération se soldant il va sans dire par des augmentations de dépenses. Financées comment? Par la dette? Elle a depuis longtemps dépassé les limites du raisonnable. Par l’impôt? Sacrebleu! Nous sommes les plus taxés en Amérique du Nord!  Il y a là une sorte d’effet pervers du jeu démocratique : il semble que ce soit inconvenant de solliciter le vote des électeurs sans leur promettre de dépenser plus, toujours plus!

De sorte que quand je voyais les partis politiques prendre l’engagement de multiples façons de poursuivre le gavage de l’État-Providence pour qu’il devienne encore plus obèse, leur taux de crédibilité s’affaissait sous mes yeux  et je décrochais, envahi par la déprime et la lassitude.

En fait, on pourrait changer de logiciel, mais pour ce faire, il faudrait une forte dose de courage politique. On est loin d’en être là!

En tous cas, ce n’est surement pas le cas du parti qui est appelé à former un gouvernement minoritaire. Il a plutôt opté pour la démagogie facile (gel des droits de scolarité et des tarifs de garderie, sur taxation des riches),  l’interventionnisme étatique (moratoire sur les gaz de schiste, création d’une banque de développement économique, pressurer les minières, nationaliser la filière éolienne)  et l’écologisme radical.

Bref, le PQ a décidé de se décaler fortement à gauche et, ainsi, de se rapprocher de Québec Solidaire qui, lui, est un parti résolument socialiste (pour ne pas dire franchement communiste).

Ce faisant, il a abandonné le centre, le centre droit et la droite du prisme politique au PLQ et à la CAQ. Voilà pourquoi il est minoritaire, avec moins du tiers des votes, ce qui constitue un des pires résultats de ce parti depuis 1976.

Et n’allons surtout pas croire que ce déportement vers la gauche est une erreur de parcours. Il est voulu et délibéré. Il résulte du fait que le PQ a cessé d’être une «coalition arc-en-ciel» depuis le départ de Lucien Bouchard. Mais si ce n’est pas une erreur de parcours, c’est assurément une erreur d’évaluation des courants politiques au Québec. C’était pourtant bien connu que la population du Québec n’adhérait pas majoritairement au système de valeurs et aux schémas de pensée de la gauche étatiste. Les résultats électoraux en sont la preuve.  La gauche (PQ et Québec Solidaire) n’a récolté que le tiers des voix seulement.

Avec le score qu’il a obtenu, le PQ n’a manifestement pas assumé sa tâche de rassembleur de l’électorat souverainiste. En fait, il l’a mis de côté.

À l’époque ou l’ADQ, après être devenue l’Opposition officielle, avait, à l’élection suivante, perdu subitement la confiance de la population, j’avais alors (avec d’autres dont Joseph Facal et Mathieu Bock-côté) pressé le PQ à se recentrer  et à se rapprocher de ces centaines de milliers d’électeurs dépités.

On le sait, il ne l’a pas fait. Il n’a pas voulu mécontenter son aile gauche et il a fait les yeux doux à Québec Solidaire. Dès ce moment-là, les jeux étaient faits!

Et nous voilà avec un PQ minoritaire, plombé par un programme écolo-gauchiste dont la nature populiste a déplu aux deux tiers de l’électorat. Félicitations pour votre beau programme!

La suite sera navrante! Mme Marois ne pourra pas mettre en œuvre son programme de gauche et ses promesses irresponsables. C’est, d’une certaine façon, une chance pour nous!

Les Français, eux, sont moins chanceux. Non seulement, ils ont élu l’Ahuri à l’Élysée, mais ils lui ont donné une majorité à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Le désastre est en cours!

Chez nous, la Première Ministre devra se résigner à des reculades et à des abandons douloureux. Ce qui ne sera pas mauvais pour nous, mais ça risque de la placer dans des postures pas très avantageuses et vulnérables devant son escadron écolo-gauchiste.

En fait, pour tout le monde, l’horizon est brouillé.

Jacques Brassard

mardi 24 juillet 2012

LE PEUPLE INVENTÉ


                                                   

Vous souvenez-vous de l’émoi et de l’indignation provoqués, au sein de la gauche politique et intello-médiatique, par une déclaration de Newt Gingrich, alors candidat à la primaire républicaine et ancien président de la Chambre des Représentants, déclaration qualifiant les Palestiniens de «peuple inventé».

Comment ce conservateur américain pouvait-il oser écorner l’aura et entacher la réputation du peuple considéré par toute la gauche occidentale comme l’archétype du Peuple-Victime par excellence? Quelle bassesse! Quelle ignominie! N’est-ce pas?

En fait, il n’a fait que dire la vérité. Le peuple palestinien est en effet un peuple d’invention récente.

Pour vous en convaincre, il vous suffit, à moins que vous suffoquiez tellement de rage devant cet énoncé que vous en soyez incapables, de lire un livre fort éclairant de David Horowitz et de Guy Millière intitulé : Comment le Peuple Palestinien fut Inventé.

«Depuis trop longtemps, écrit Guy Millière en introduction, les faits historiques les plus élémentaires concernant le Proche-Orient sont laissés de côté : ils sont ici rappelés avec simplicité et vigueur.»

Le premier fait qu’il faut rappeler est le suivant : les Juifs ont toujours vécu dans cette région du monde. Depuis plus de 3000 ans, très certainement. Ils y ont créé un royaume, un pays, le Royaume d’Israël. Ce dernier fut il est vrai anéanti par les Romains en l’an 70 de l’ère chrétienne. Il y a eu certes dispersion (la diaspora) tout autour de la Méditerranée, mais il y a toujours eu, à travers les siècles, une présence juive significative dans leur antique patrie et dans leur ville sainte, Jérusalem.

Et les Arabes, eux? Ils sont arrivés au VIIe siècle et se sont installés sur le même territoire que les Juifs. Mais aucun État palestinien n’a été créé. Cette région fut tout à tour soumise et dominée par les Byzantins, puis par les Arabo-musulmans, puis par les Turcs Ottomans, et enfin, au lendemain de la Première Guerre Mondiale, par les Britanniques.

Ce sont d’ailleurs les Britanniques qui se sont vus confier par la Société des Nations le mandat visant à faire renaître un «Foyer National Juif».

À partir de là, beaucoup de Juifs venant du monde entier sont retournés dans leur patrie. Ils ont légalement acquis des terres et les ont développées (la spoliation des terres par les Juifs est un des nombreux mensonges historiques forgés dans ce coin du monde).

Fait remarquable, note David Horowitz, «les immigrants juifs ont apporté le développement industriel et agricole et attiré des gens en quête de travail». Et ces gens étaient des Arabes qui venaient des pays  environnants : Liban, Syrie, Égypte, future Jordanie.

Car, avant même la création de l’État d’Israël, un nouvel État arabe fut créé sur plus de 80% du territoire sous mandat britannique (tout le territoire à l’est du Jourdain). Il s’est d’abord appelé Transjordanie, puis Jordanie, et la direction du nouvel État fut confiée à la dynastie hachémite. Et c’était en fait un État palestinien.

En 1948, enfin, les Nations Unies adoptent un plan de partition pour le reste du territoire. «Les Arabes, écrit Horowitz, se sont vus attribuer les terres juives anciennes de Judée et de Samarie— aujourd’hui plus communément appelées Cisjordanie. Les Juifs ont reçu trois rubans de  terre coupés les uns des autres, situés au bord de la Méditerranée, et le désert du Néguev. Ils se sont vus accorder  l’accès la ville de Jérusalem.»

Sur le futur territoire d’Israël, il y avait un million deux cent mille Juifs et huit cent mille Arabes.

On connait la suite : les pays arabes voisins (Égypte, Syrie, Jordanie, Irak) ont refusé ce partage et leurs armées se sont ébranlées en vue d’anéantir l’État naissant d’Israël. Mais, à la surprise du monde entier, les armées arabes furent repoussées et vaincues.

L’État d’Israël était né. Mais aucun État palestinien n’apparut. Et personne n’en réclamait la création.

«En 1950, la Jordanie a annexé la totalité de la Judée-Samarie (Cisjordanie) et l’Égypte a annexé Gaza, sans protestation de qui que ce soit.»

Dès lors, la question des réfugiés est apparue.

D’abord, 600,000 Juifs, chassés de leurs terres par les États arabes  du Proche-Orient et d’Afrique du Nord, ont été majoritairement accueillis en Israël. L’établissement de cet afflux d’immigrants expulsés s’est fait sans aucun financement de l’ONU.

Par ailleurs, des centaines de milliers d’Arabes (de 4 à 500,000) ont quitté le territoire du nouvel État, suivant en cela les consignes des armées arabes. On leur disait qu’il s’agissait d’un départ temporaire, le temps de faire disparaître l’État d’Israël. Ce qui n’est jamais survenu. Tous ces «fuyards temporaires» se sont vus aussitôt accorder par l’ONU le statut de réfugiés. Et on a créé en 1950 un organisme spécifique, l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency), chargé de fournir aide et assistance aux «réfugiés palestiniens». Le budget de cette agence onusienne, financé par des gouvernements surtout occidentaux (les États-Unis sont le principal bailleur de fonds), dépasse les 500 millions annuellement.

Ce statut de «réfugié palestinien» est unique dans le monde entier. Il est transmissible de génération en génération. Enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, des quelques 500,000 réfugiés de 1948 ont acquis le statut à la naissance. Ce singulier statut héréditaire n’existe nulle part ailleurs. Ailleurs, depuis toujours, les réfugiés s’intègrent dans la société d’accueil et leurs descendants sont des citoyens du pays qui les a reçus.

Par conséquent, ces 5 à 600,000 réfugiés, s’étant multipliés, sont maintenant plus de 5 millions. Et le côté surréaliste de  l’affaire, c’est que ces 5 millions de «réfugiés palestiniens»  exigent qu’Israël leur reconnaisse un «droit au retour»! Vous imaginez la situation : le peuple juif d’Israël submergé sous le flot de «réfugiés palestiniens» qui carburent depuis des décennies à la haine des Juifs et qui n’ont qu’une obsession, «rayer Israël de la carte».

D’ailleurs, depuis la naissance d’Israël, l’objectif des pays arabo-musulmans a toujours été d’anéantir l’État d’Israël.

En 1967, les armées arabes se lancent de nouveau à l’assaut d’Israël. Tsahal leur inflige une raclée et prend le contrôle de la bande de Gaza, du Sinaï, de la Judée-Samarie et du plateau du Golan.

En 1973, les mêmes armées arabes sont encore une fois mises en déroute.

Et la création d’un État palestinien ne fait nullement partie des «buts de guerre» des pays agresseurs.

Ce n’est qu’après ces défaites que le «peuple palestinien»  a été inventé. Sur les conseils du KGB. Les gouvernements arabes de la région se sont laissés convaincre que de maquiller la volonté de détruire Israël en «lutte de libération nationale» serait bien vu en Occident.

Et ils ont eu raison. Les vertueux bien-pensants de la gauche occidentale  se sont empressés de donner leur soutien à un autre peuple «opprimé», sans se soucier le moindrement de la falsification historique qui  était à l’origine de ce changement de cap.

Le «peuple palestinien» était né. Et comme il était engagé dans une «lutte de libération nationale», il fallait, en toute logique, une peuple oppresseur et tyrannique. Ce fut, évidemment, le peuple juif qui, par un singulier retournement des choses, d’agressé se métamorphosa en agresseur.

Toute la gauche occidentale (y incluant les catholiques de gauche, ce qui est proprement scandaleux) adhéra à cette contrefaçon historique bricolée par l’OLP et les États arabes.

Soit que les vertueux bien-pensants de gauche sont sincèrement convaincus que cette falsification historique est une vérité indubitable, et ce sont alors de parfaits idiots utiles; soit ils sont tout à fait conscients que le «peuple palestinien» est une invention toute récente, mais ils jugent cette énorme tromperie indispensable pour masquer leur antisionisme et leur judéophopie. D’après vous, dans quelle catégorie (idiot utile ou antisémite déguisé) doit-on ranger les Gérald Larose, Raymond Gravel, Françoise David, Amir Khadir, Julien Poulin, les présidents de centrales syndicales et bien des politiciens de gauche de chez nous?

Laissons la parole, en conclusion de ce billet, aux deux auteurs d’un livre (Comment le Peuple Palestinien fut Inventé) que vous ne vous retrouverez malheureusement pas dans les librairies québécoises (si j’ai pu le lire, c’est grâce à mon libraire d’Alma qui l’a commandé en Europe…et ça a pris trois mois avant de le recevoir), David Horowitz et Guy Millière.

«Le conflit du Proche-Orient, écrit Horowitz, tient à la volonté du monde arabe de détruire Israël, et au refus des pays arabes et des Arabes palestiniens d’accepter l’existence d’Israël. Si les Arabes étaient prêts à reconnaître Israël et à vivre en paix avec lui en tant qu’État du peuple juif, il y aurait sans doute eu, en supplément de la Jordanie, un État arabe palestinien depuis longtemps.»

«Accepter, écrit Guy Millière, la création unilatérale d’un État palestinien judenrein, antisémite, islamique, exaltant le terrorisme, prônant l’annihilation d’Israël, serait une capitulation par laquelle le monde occidental renoncerait à toutes les valeurs qu’il prétend incarner, et créerait les conditions immédiates d’une guerre où il en irait de la survie d’Israël…Ce qui devrait préoccuper les dirigeants occidentaux aujourd’hui, c’est l’agitation islamiste et les périls qu’elle porte, et c’est la haine anti-israélienne et ce qu’elle signifie de haine anti-occidentale.

L’apaisement  et la lâcheté ne calmeront pas l’agitation islamiste. La complaisance vis-à-vis de la haine anti-israélienne n’empêchera pas celle-ci d’être ce qu’elle est. Abandonner Israël serait abandonné infiniment plus qu’Israël.

Gaza, sous l’autorité du Hamas, est déjà un quasi-État terroriste. Créer un État terroriste en Judée-Samarie serait un crime contre Israël et contre la civilisation occidentale elle-même.»

Que dire de plus?



Jacques Brassard