vendredi 18 janvier 2013

RAS-LE-BOL!

(Chronique parue le 18 janvier 2013 dans le Journal de Québec)
                                                       

Je vais vous révéler une chose qui n’est pas du tout politiquement correcte : les Québécois en ont ras le bol des revendications et des branle-bas de combat des autochtones. En l’écrivant, je risque sans doute de me faire traiter de «sale blanc raciste». Tant pis! Je n’ai pourtant nul besoin d’un sondage pour constater que le sentiment des Québécois à l’égard des autochtones est un mélange de lassitude et d’écoeurement. Essayons un peu de les comprendre.

 Les Québécois sont d’abord outrés de la posture des autochtones qui revêtent à la fois la défroque de la Victime sacrificielle et du Quémandeur intraitable.

C’est toujours le même scénario. «Vous êtes des oppresseurs, nous déclarent-ils, vous êtes des exploiteurs et des voleurs de territoires. Vous devez faire repentance et nous céder territoires, redevances et milliards.» Sinon, pas d’accord possible. Voilà, essentiellement, la trame antagonique qui est à la base du psychodrame qui se joue depuis des décennies entre ces deux acteurs : les gouvernements «oppresseurs» et les autochtones «méprisés-et-écrasés».

En fait, si les négociations n’aboutissent pas, c’est qu’il y a un immense fossé entre les revendications autochtones et ce que les gouvernements sont en mesure de consentir.

Prenons comme exemple l’Approche Commune, ce cadre de négociations adopté pour parvenir à des ententes sur les questions territoriales avec les «Premières Nations» du Québec. Ça fait plus de dix ans que les pourparlers perdurent. Et aucune entente à l’horizon. Les exigences sont tellement surréalistes qu’aucun gouvernement ne peut sérieusement y donner suite. Il faudrait mettre sur la table non seulement des milliards mais aussi des droits de veto sur l’utilisation d’immenses territoires.

Les Québécois sont également horrifiés de voir combien l’argent occupe une place centrale dans les multiples doléances des autochtones. Ils reçoivent des milliards…et ils réclament des milliards.

Ils peuvent bien sortir leurs tambourins, leurs plumes et leurs plus beaux atours, ils peuvent bien invoquer la Terre-Mère et pratiquer leurs rituels chamaniques, il n’en demeure pas moins que tout finit par de triviales questions d’argent. Que les gouvernements crachent des milliards  et on remise tambours et couvre-chef en plumes. Jusqu’à la prochaine fois.

Et l’argent, qu’en font-ils? Le cas d’Ottawapishat et de sa chef Theresa Spence est à la fois éloquent et scandaleux. Un rapport accablant nous révèle qu’on ne sait trop comment 90 millions de dollars ont été utilisés. Et non seulement la chef n’éprouve aucun remord ni aucune honte, mais elle pose en victime expiatoire d’un gouvernement indigne et sans cœur.

La Commission Charbonneau devrait l’inviter comme témoins expert sur la façon de dépenser 90 millions$ sans laisser de trace. Et le plus affligeant, c’est de voir toutes les communautés autochtones du pays se lever pour soutenir la chef à la diète. C’est comme si les Québécois descendaient dans les rues pour clamer leur appui à des maires corrompus et véreux.

Il faut cependant admettre que les gouvernements ont adopté la vilaine habitude d’acheter la paix avec des millions. Les autochtones ont donc vite appris à pratiquer la surenchère.

Cette spirale infernale doit cesser. Le Gouvernement Harper est en mesure de le faire. Et, en contrepartie, il est temps que les autochtones retrouvent le sens des proportions et de la mesure dans leurs revendications de même que le sens des responsabilités dans la gestion des fonds publics qui leur viennent de l’ensemble des contribuables.

Jacques Brassard

17 commentaires:

Anonyme a dit…

Enfin quelqu'un qui a le courage de dire tout haut ce qu'une majorité pense tout bas. BRAVO Monsieur Brassard

Anonyme a dit…

Pour les Autochtones, comme pour quelqu`individu ou peuple que ce soit, la solution réside dans la responsabilisation la plus grande possible des individus, ce qui non seulement est un gage de prospérité mais aussi une source d`épanouissement.

Malheureusement, le système des réserves en un d`infantilisation et de totale dépendance qui détruit l`individu avec les conséquences que l`on sait en termes de violence, d`alcoolisme, de drogue, etc; sans parler de la perte de fierté et d`espoir et des nombreux suicides qui en découlent.

En outre, leurs chefs ont tout intérêt à maintenir cet état de dépendance qui leurs vaut statut privilégié et rémunération souvent scandaleuse. Le statut spécial des Autochtones vivant sur les réserves en matière d`impôts, de taxes et de subventions a pour effet de les enchaîner dans ce carcan déshumanisant.

À terme, je crois que tous les citoyens devraient avoir les mêmes droits et responsabilités. Pour y arriver, nos généreuses concessions doivent viser à faire en sorte que les Autochtones sortent de leur dépendance et recouvrent leur fierté.

Réal Carbonneau

Anonyme a dit…

Ah j'oubliais...comment osez-vous parler pour la majorité des Québécois comme vous le dites??

Anonyme a dit…

Ce combat en "l'opresseur" et la "l'éternelle victime" me fait penser à celui des séparatistes québécois versus notre gouvernement fédéral.

Pas vous?

zarmagh a dit…

"Au Québec, on compte à peu près 60 000 Amérindiens, soit 1/117e de la population québécoise. Voilà la réalité. Le discours nous parle abondamment des ancêtres. Soit. Mais nous cherchons des solutions pour les vivants, pas pour les morts. Or, quand on parle des vivants, on s’aperçoit que personne n’est ici depuis 10 000 ans et que personne d’entre nous n’y sera dans 100 ans. Voilà la réalité.

Le discours nous parle du mode de vie ancestral des Amérindiens, fondé essentiellement sur la chasse et la pêche. En réalité, c’est là le mode de vie ancestral de tous les êtres humains. Et puis après? La seule vraie question qu’il faut se poser est la suivante: est-ce que ce mode de vie, en l’an 2000, est propre à assurer la vie, le développement et l’épanouissement des peuples?"

Pierre Bourgault (Le Devoir 18 octobre 1994)

Reynald Du Berger a dit…

Un indien Cree se présenta un jour à Chicoutimi devant le kiosque sur l’exploration minière dans le Grand nord que j’animais dans un centre commercial. Il est interpellé par une des photos, donc dialogue :

lui- « c’est pas comme ça qu’on monte une tente! »

moi- « mes élèves l’ont toujours montée comme ça et ça tient très bien vous savez… »

lui- « vous polluez notre territoire et exploitez nos ressources! »

moi- « en plus de 30 ans de carrière, je n’ai eu aucun élève amérindien, dans un domaine que j’enseigne – l’exploration minière- et qui devrait pourtant vous intéresser, car ça se passe sur un territoire dont vous prétendez être les propriétaires. Pour la leçon sur la pollution, vous repasserez… je trouve chaque été des jerrycans d’essence et des contenants d’huile à moteur à moité vides dans votre forêt au nord du Lac Mistassini… mais dès qu’on trouve une mine sur votre territoire, vous vous installez immédiatement à la caisse pour réclamer des redevances, sans pourtant avoir contribué à la découverte ».

Il est parti sans répliquer. J’ai eu le temps de lire le blason sur son jacket: il était étudiant en pilotage au cegep de Chicoutimi. Peut-être a-t-il compris la leçon et transporte-t-il au moins maintenant certains de mes élèves, des géologues explorateurs, sur son territoire.

Anonyme a dit…

M. Brassard,
Très rafraîchissant parce que j'en ai plus que marre d'entendre les commentateurs dire encore, encore et encore que la situation est complexe, très complexe, énormément complexe, terriblement complexe. Pour faire politiquement correct au final.
Vous avez dit les vraies choses. Parfait.
Que tout le monde se responsabilise et qu'on arrête de brailler. Les autochtones devraient faire le ménage dans leurs Conseils de bandes corrompus à l'os!!!

Anonyme a dit…

@ anonyme 18 janvier 20:34
Inutile de faire un sondage pour s'apercevoir QU'UNE MAJORITÉ de citoyens payeurs de taxes et d'impôts appuient les propos de M.Brassard. Par contre, ceux qui profitent du système ne sont pas de son avis c'est évident.

Danny Thompson a dit…

Chaque jour que notre télévision publique (nous coûtant 1 milliard de dollars annuellement) oublie d'expliquer, ou essaie de cacher que Theresa Spence et son conjoint ont fait disparaître et/ou détourner et/ou voler plus de 80 millions de dollars qui permettraient à toutes les 300 familles de la réserve d'Attawapiskat d'avoir de l'eau et du chauffage dans leurs maisons, Radio-Canada perd de plus en plus de crédibilité...

Mais l'on sait très bien que RDI ne trouve pas important que les contribubales savent comment l'argent de leurs taxes et impôts est gaspillé... Juste à voir comment la direction de Radio-Canada vas gaspiller des millions en avocats pour ne répondre à des demandes d'accès à l'information sur leurs propres dépenses...

Anonyme a dit…

Anonyme a dit...
Ah j'oubliais...comment osez-vous parler pour la majorité des Québécois comme vous le dites??

par ce que c'est un fait tout comme c'est un fait que la MAJORITÉ des étudiant étaient le boycott des cours. tout comme c'est un fait que la MAJORITÉ des québecois sont pour une augmentation des frais de scolarité. tout comme une majorité sont en faveur de l'abolition de la formule Rand et une réduction de l'état. mais comme nous sommes au québec c'est la majorité de grande gueules , soit le plus petit groupe qui a toute l'attention des médias

Anonyme a dit…

Mais qu'est qu'ils veulent de plus. En plus de ne pas payer de taxes et encore moins d'impot, voila que nous, les payeurs que nous sommes, faudrait peut-etre les subventionner a rester chez eux les deux pieds sur la bavete du poele. Assez c'est assez. Je vous appuie sur toute la ligne.

Anonyme a dit…

Et Radio-Cane qui nous ressort pour la Xème fois l'histoire des pensionnats... Ok, c'est triste, mais bon après plus de 50 ans peut-on passer à autre chose?

Anonyme a dit…

Ce sont les communistes qui se passionnent de morale qu Québec.
L'ancien politicien Gilles Duceppe n'appuira plus Développement et Paix et parle à travers son... bonnet.
http://www.cqv.qc.ca/fr/lancien-politicien-gilles-duceppe-nappuira-plus-developpement-et-paix-et-parle-travers-son-bonnet

Anonyme a dit…

Anonyme a dit...
«Et Radio-Cane qui nous ressort pour la Xème fois l'histoire des pensionnats... Ok, c'est triste, mais bon après plus de 50 ans peut-on passer à autre chose?»

Ça m'étonnerait que cette «radio d'État vendue» et payée par des con-tribuables comme nous passe à autre chose. Remarquez qu'ils nous ressortent la pédophilie dans l'Église à chaque fête de Noël et à chaque fête de Pâques. Et entretiennent ainsi délibérément les préjugés dans la population: autochtone aussi.

Incapable cette radio grassement subventionnée de faire la part des choses! Ils peuvent bien nous montrer des reportages d'entrevues d'islamistes en plein 11 septembre. Et les terminer par une niqabée qui nous assène qu'ils gagneront leur combat parce qu'Allah est le plus fort. Du grand Radio-Cane. Et LCN, du pareil au même!!

PPL a dit…

Il est temps de cesser de nous sentir coupable face aux Indiens. Un sondage nous apprenait que c'est au Québec que les Indiens recoivent le plus d'appuis pour leur cause !!!! Pauvres Québécois victimes de lavage de cerveau par leur élite bien-pensante.

Anonyme a dit…

Conservateur québécois
«Pauvres Québécois victimes de lavage de cerveau par leur élite bien-pensante.»

Très vrai! Même chose au sujet du supposé réchauffement climatique contesté par au moins 31 000 scientifiques des plus sérieux et la «tune» continue à tourner surtout au Québec. Ne pas oublier que le Messie de la Maison Blanche a mis la «tune» dans son discours avant-hier! Et le mythe obamanesque messianique, parmi les Québécois, a le vent dans les voiles, c'est le moins qu'on puisse dire.

Il faut adorer la TERRE maintenant (mythe animiste bien indigène qu'on est aussi en train d'inculquer aux jeunes enfants avec ECR) à l'heure actuelle.

Anonyme a dit…

Ah...tiens...le "jeûne" est terminé...

A-t-elle atteint ses "objectifs"? Et si oui, lesquels?